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« Si, cédant à nos vœux vous daigniez nous accorder les faveurs
que nous demandons, nous nous faisons forts de démontrer, avec un
an de sécurité, ce que l’on peut faire dans ce pays avec des bras et
des cœurs. »
En 1840, l’officier avait prôné la politique de la terre brûlée contre les
tribus rebelles :
« Le but n’est pas de courir après les Arabes, le but est
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d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer . »
Bientôt, dans l’écrin de ses orangeraies, Boufarik, érigée en commune
de plein exercice le 21 novembre 1851, serait surnommée « la reine de la
Mitidja ».
En 1930, rien n’est trop beau pour louanger fièrement les bienfaits que,
depuis un siècle, la France, « maternelle et généreuse », a prodigués à
l’Algérie. Conférences, expositions, publications d’ouvrages, pièces de
théâtre, concerts, compétitions sportives, feux d’artifice, banquets,
spectaculaires défilés militaires… Les hommages pleuvent sur les
« glorieux soldats » et les « héroïques colons » qui ont apporté à ce pays
« la prospérité de la civilisation ». Le 3 mai, à Toulon, le président de la
République, Gaston Doumergue, s’embarque sur un navire de la marine
nationale. Il va « au nom de toute la France, saluer l’Algérie et s’associer
aux fêtes organisées pour célébrer l’œuvre admirable de colonisation et
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de civilisation réalisée entre ces deux dates, 1830-1930 ».
Le 5 mai, à Boufarik, le maire, Amédée Froger, inaugure, en bordure
de la route de Blida, un « monument du génie colonisateur français ».
Amédée Froger est né en 1882, à Philippeville. En 1836, les promesses
de la lointaine contrée nord-africaine avaient séduit ses grands-parents
bretons. Toutefois, sur place, les périls qui les attendaient avaient écorné
la fresque idyllique qui les avait motivés. Opiniâtres, ils avaient retroussé
leurs manches. Dans son discours, ce grand mutilé de la guerre 14-18,
passionné de poésie, rappelle le « chaos » qu’affrontèrent les premiers
Français qui construisirent le camp d’Erlon.
1935. Sur un stand de la Foire internationale et coloniale de Marseille,
deux hommes font connaissance. De leur rencontre germe l’idée de ce
qui deviendra un fleuron de l’industrie agroalimentaire française :