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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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« Si, cédant à nos vœux vous daigniez nous accorder les faveurs

que nous demandons, nous nous faisons forts de démontrer, avec un

an de sécurité, ce que l’on peut faire dans ce pays avec des bras et

des cœurs. »

En 1840, l’officier avait prôné la politique de la terre brûlée contre les

tribus rebelles :

« Le but n’est pas de courir après les Arabes, le but est

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d’empêcher les Arabes de semer, de récolter, de pâturer . »

Bientôt, dans l’écrin de ses orangeraies, Boufarik, érigée en commune

de plein exercice le 21 novembre 1851, serait surnommée « la reine de la

Mitidja ».

En 1930, rien n’est trop beau pour louanger fièrement les bienfaits que,

depuis un siècle, la France, « maternelle et généreuse », a prodigués à

l’Algérie. Conférences, expositions, publications d’ouvrages, pièces de

théâtre, concerts, compétitions sportives, feux d’artifice, banquets,

spectaculaires défilés militaires… Les hommages pleuvent sur les

« glorieux soldats » et les « héroïques colons » qui ont apporté à ce pays

« la prospérité de la civilisation ». Le 3 mai, à Toulon, le président de la

République, Gaston Doumergue, s’embarque sur un navire de la marine

nationale. Il va « au nom de toute la France, saluer l’Algérie et s’associer

aux fêtes organisées pour célébrer l’œuvre admirable de colonisation et

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de civilisation réalisée entre ces deux dates, 1830-1930 ».

Le 5 mai, à Boufarik, le maire, Amédée Froger, inaugure, en bordure

de la route de Blida, un « monument du génie colonisateur français ».

Amédée Froger est né en 1882, à Philippeville. En 1836, les promesses

de la lointaine contrée nord-africaine avaient séduit ses grands-parents

bretons. Toutefois, sur place, les périls qui les attendaient avaient écorné

la fresque idyllique qui les avait motivés. Opiniâtres, ils avaient retroussé

leurs manches. Dans son discours, ce grand mutilé de la guerre 14-18,

passionné de poésie, rappelle le « chaos » qu’affrontèrent les premiers

Français qui construisirent le camp d’Erlon.

1935. Sur un stand de la Foire internationale et coloniale de Marseille,

deux hommes font connaissance. De leur rencontre germe l’idée de ce

qui deviendra un fleuron de l’industrie agroalimentaire française :

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