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mythes, des regrets, des rancunes, mais des facteurs réels du
problème, c’est là la solution valable. Et j’invite en particulier la
communauté de souche française d’Algérie à se débarrasser
décidément des troubles et des chimères qui la couperaient de la
nation. Et, non seulement admettre ce que le pays va décider, mais
en faire son affaire, à saisir la chance nouvelle qui est offerte à sa
valeur et à son énergie, car l’Algérie a besoin de la communauté
française et la France a besoin d’elle. En Algérie, bien entendu, quoi
qu’il arrive, la France protégera ses enfants, dans leur personne et
dans leurs biens, quelle que soit leur origine, tout comme elle
sauvegardera les intérêts qui sont les siens. »
En fait, le général de Gaulle tient à bazarder au plus vite la « boîte à
chagrins » algérienne, une « boîte à scorpions ». D’autant que, le
e
19 décembre, lors de sa 956 séance plénière, l’Assemblée générale des
Nations unies a reconnu « le droit du peuple algérien à la libre
détermination et à l’indépendance » ainsi que « la nécessité impérieuse
de garanties adéquates et efficaces pour assurer que le droit de libre
détermination sera mis en œuvre avec succès et avec justice sur la base
du respect de l’unité et de l’intégrité territoriale de l’Algérie ».
1. Fils d’un fonctionnaire de l’administration coloniale, Ferhat Abbas, pharmacien à Sétif, où il
siègeait au conseil municipal avant de devenir conseiller général de Constantine, avait fondé en 1938
l’Union populaire algérienne, qui préconisait l’égalité des droits des Algériens et des Français, dans
le cadre français. À son initiative était créée, en 1943, Les Amis du Manifeste et de la Liberté »
(AML). Cette association était dissoute après les émeutes de Sétif et du Constantinois de mai 1945 et
lui-même était condamné à un an de prison. Ensuite, il créait l’Union démocratique du Manifeste
algérien (UDMA) qui regroupait des notables modérés. Et avril 1956, il rejoignait le Front de
libération nationale (FLN). En septembre 1958, il était nommé président du Gouvernement provisoire
de la République algérienne (GPRA) et démissionnait en 1961. En 1962, il était élu à la présidence
de l’Assemblée constituante algérienne, qu’il quittait en août pour protester contre le fait que le FLN
n’ait pas consulté cette institution lors de l’élaboration de la Constitution algérienne.
2. Le 3 juin 1944, le Comité français de libération nationale (CFLN) deviendra le Gouvernement
provisoire de la République française (GPRF).
3. Jean-Raymond Tournoux, La Tragédie du Général, Plon, 1967.
4. Guy Pervillé, Les Accords d’Évian (1962). Succès ou échec de la réconciliation franco-algérienne
(1954-2012), Armand Colin, 2012.
5. Michel Debré, Gouverner. Mémoires, tome 3, Albin Michel, 1988.
6. Louis Terrenoire, De Gaulle et l’Algérie, Fayard, 1964.
7. Gérard Bardy, Charles le Catholique. De Gaulle et l’Église, Plon, 2011.
8. Raymond Aron, Mémoires, Julliard, 1993.
9. Pierre Viansson-Ponté, Lettre ouverte aux hommes politiques, Albin Michel, 1976.
10. René Rémond, 1958, le retour de De Gaulle, Complexe, 1999.