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de nos enfants et des générations futures. C’est une façon de transmettre
le flambeau de la mémoire. »
Marie-Claude peut faire son deuil. « Depuis juillet 1962, il ne se
passait pas une fête, pas un repas de famille sans qu’on ne pense à mon
père. Le soir, je ne l’attends plus. Combien de fois, à Marseille, dans
l’immeuble de mes grands-parents, ai-je grimpé quatre à quatre les
escaliers jusqu’à leur appartement. Essoufflée, je me disais : “Papa est
revenu !” Aujourd’hui, j’ai la conscience tranquille. »
1. Deux embouteilleurs-distributeurs, les établissements Montserrat et Marin, contribueront au
succès de la boisson.
2. Georges-Marc Benamou, op. cit.
3. À l’automne 1849, une épidémie de choléra ravage Oran, accablée par une chaleur intense.
Commandant les forces françaises, le général Aimable Pélissier, s’étant rendu sur place, se tourne
vers l’abbé Suchet, vicaire général d’Alger : « Je ne suis pas curé, et, pourtant, c’est moi qui vous le
dis : faites des processions ! » Montrant la colline de Santa Cruz qui domine la ville, il ajoute :
« Foutez-moi une Vierge là-haut et elle se chargera de jeter le choléra à la mer ! » Le dimanche
4 novembre, une procession, précédée d’une statue de la Vierge, monte sur la colline. Il se met alors à
pleuvoir et quelques jours plus tard, le choléra disparaît. Un sanctuaire sera édifié pour célébrer ce
miracle, ainsi qu’une tour surmontée d’une statue de la Vierge, Notre-Dame de Santa Cruz, qui
deviendra un lieu de pèlerinages. En 1964, la Vierge de Santa Cruz sera rapatriée à Nîmes et installée
sur la colline du Mas de Mingue.
4. Guy Doly-Linaudière, op. cit.
5. Michel de Laparre de Saint-Sernin, Journal d’un prêtre en Algérie. Oran 1961-1962, Page après
page, 2004. Premières lignes du préambule : « La réalité des graves évènements qui se sont passés en
Algérie en 1961-1962 a toujours été soigneusement cachée ou déformée en métropole par le pouvoir
et les médias. Au point que ce n’était plus seulement la mer qui les séparait, mais un mur
d’incompréhension. » Dans la préface de l’édition de 1964, le bachaga Boualam, écrivait : « Quand
le 8 avril 1962, le peuple de France s’est lui-même amputé et a poussé la honte ou l’inconscience
jusqu’à disposer de 11 millions de Français à part entière, le Père de Laparre écrivait : “Nous avons le
sentiment d’avoir été joués.” L’histoire des peuples civilisés, en effet, n’a jamais enregistré un fait
analogue. Jadis, on ne vendait que des esclaves ou des vaincus. Pour la première fois on a vendu ses
frères, pour les condamner à mourir, qu’il s’agisse de misère, de faim ou de tortures. »
6. RTF : Radiodiffusion-télévision française. Entre 1949 et 1964, elle fut la société nationale de
radio et télévision française, chargée du service public de l’audiovisuel.