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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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à Tizi Ouzou : un mort et dix-huit blessés. Deux automobiles criblées de

balles sur la route de la plage, à Berard : deux morts et quatre blessés

graves. Bombe dans une crèmerie de Sidi Bel Abbès : un mort et onze

blessés. Assassinat du maire de Birtouta. À Mascara, une femme de

soixante ans, sa fille de vingt-six ans et sa petite-fille de quatre ans sont

enlevées. Leurs corps sont retrouvés deux jours plus tard dans une meule

de foin. Elles ont été violées et éviscérées. Grenade à Constantine : six

blessés. À Bou-Saada, explosion dans la synagogue pendant la prière du

Shabbat : un mort et onze blessés. Près d’Oran, entre Izi et Froha, un

agriculteur est égorgé. Bombe à Ziama-Mansouriah, dans la cantine

d’une entreprise de travaux publics fêtant la réalisation d’un chantier

dans le cadre du plan de Constantine : sept morts, dont le maire de ce

petit port de pêche, près de Bougie, deux conseillers municipaux, deux

militaires, et douze blessés. Un agent commercial et son correspondant

local arabe massacrés à Sidi Aïssa. Grenade dans la foule à Alger : un

blessé. Grenade à Orléansville : deux blessés. Sabotage provoquant le

déraillement du train Alger-Oran : onze blessés. À Guelma, un ébéniste

et un brigadier de police, passagers d’un car, sont abattus. À Mascara, un

vétérinaire et sa femme sont tués à coups de hache. À Sétif, explosion

d’un obus de 105 trafiqué en bombe à retardement : dix-sept blessés. À

Tizi Ouzou, deux employés des PTT travaillant sur la route d’Azazga

sont égorgés, un troisième grièvement blessé. À Menerville, un agent de

police et sa femme enceinte sont fauchés par une rafale de mitraillette. À

Berrouaghia, kidnapping d’un médecin musulman. Son cadavre est

découvert peu après. À Boghari, explosion au Foyer rural : trois blessés

graves…

Le 30 avril 1959, L’Écho d’Oran publie une longue interview accordée

par le général de Gaulle à son directeur, le député Pierre Laffont.

À propos de l’intégration, il dit :

« Je n’ai pas voulu prononcer ce mot, parce qu’on a voulu me

l’imposer […]. Mais que signifie-t-il ? Que l’Algérie est française ?

Est-ce utile de le dire puisque cela est ? […]. Ceux qui crient

aujourd’hui le plus fort intégration, ce sont ceux-là mêmes qui,

alors, étaient opposés à cette mesure. Ce qu’ils veulent, c’est qu’on

leur rende l’Algérie de papa. Mais l’Algérie de papa est morte, et si

on ne le comprend pas on mourra avec elle. »

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