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à Tizi Ouzou : un mort et dix-huit blessés. Deux automobiles criblées de
balles sur la route de la plage, à Berard : deux morts et quatre blessés
graves. Bombe dans une crèmerie de Sidi Bel Abbès : un mort et onze
blessés. Assassinat du maire de Birtouta. À Mascara, une femme de
soixante ans, sa fille de vingt-six ans et sa petite-fille de quatre ans sont
enlevées. Leurs corps sont retrouvés deux jours plus tard dans une meule
de foin. Elles ont été violées et éviscérées. Grenade à Constantine : six
blessés. À Bou-Saada, explosion dans la synagogue pendant la prière du
Shabbat : un mort et onze blessés. Près d’Oran, entre Izi et Froha, un
agriculteur est égorgé. Bombe à Ziama-Mansouriah, dans la cantine
d’une entreprise de travaux publics fêtant la réalisation d’un chantier
dans le cadre du plan de Constantine : sept morts, dont le maire de ce
petit port de pêche, près de Bougie, deux conseillers municipaux, deux
militaires, et douze blessés. Un agent commercial et son correspondant
local arabe massacrés à Sidi Aïssa. Grenade dans la foule à Alger : un
blessé. Grenade à Orléansville : deux blessés. Sabotage provoquant le
déraillement du train Alger-Oran : onze blessés. À Guelma, un ébéniste
et un brigadier de police, passagers d’un car, sont abattus. À Mascara, un
vétérinaire et sa femme sont tués à coups de hache. À Sétif, explosion
d’un obus de 105 trafiqué en bombe à retardement : dix-sept blessés. À
Tizi Ouzou, deux employés des PTT travaillant sur la route d’Azazga
sont égorgés, un troisième grièvement blessé. À Menerville, un agent de
police et sa femme enceinte sont fauchés par une rafale de mitraillette. À
Berrouaghia, kidnapping d’un médecin musulman. Son cadavre est
découvert peu après. À Boghari, explosion au Foyer rural : trois blessés
graves…
Le 30 avril 1959, L’Écho d’Oran publie une longue interview accordée
par le général de Gaulle à son directeur, le député Pierre Laffont.
À propos de l’intégration, il dit :
« Je n’ai pas voulu prononcer ce mot, parce qu’on a voulu me
l’imposer […]. Mais que signifie-t-il ? Que l’Algérie est française ?
Est-ce utile de le dire puisque cela est ? […]. Ceux qui crient
aujourd’hui le plus fort intégration, ce sont ceux-là mêmes qui,
alors, étaient opposés à cette mesure. Ce qu’ils veulent, c’est qu’on
leur rende l’Algérie de papa. Mais l’Algérie de papa est morte, et si
on ne le comprend pas on mourra avec elle. »