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Pourtant, en juin 2001, Raoul apprend, par un diplôme à en-tête
« République française », signé de Jean-Pierre Masseret, secrétaire d’État
à la Défense chargé des Anciens combattants, que
« la Nation reconnaît les services rendus à la France par
M. Michel Chombeau qui a participé à la guerre d’Algérie ».
Le mois suivant, le directeur départemental de l’ONAC (Office
national des anciens combattants et victimes de guerre) du Bas-Rhin, où
Raoul habite désormais, l’informe que son frère
« aurait eu de son vivant vocation certaine à la carte du
Combattant au titre de la guerre d’Algérie ».
« Du grand n’importe quoi. Après l’indépendance de l’Algérie, la
France ne délivrait plus de carte de combattant pour l’Algérie. »
En 2003, peu de temps après l’inauguration du mémorial du quai
Branly, à Paris, Raoul et son père, qui avait alors quatre-vingt-neuf ans,
ont voulu voir les trois colonnes, bleu, blanc et rouge, érigées
« à la mémoire des combattants morts pour la France lors de la
guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie, et à celle
de tous les membres des forces supplétives, tués après le cessez-lefeu
en Algérie, dont beaucoup n’ont pas été identifiés ».
« Les noms de mon frère et de ses trois malheureux camarades ne
figuraient pas sur l’affichage électronique des colonnes bleu et rouge, où
défilent les noms des militaires “Morts pour la France” ».
Furieux, Raoul écrit au ministère de la Défense qui, par lettre du
21 juillet 2004, justifie ainsi cette absence :
« Ce monument […]. regroupe uniquement les noms des soldats
“Morts pour la France” durant la période des combats, c’est-à-dire
er
entre le 1 janvier 1952 et le 2 juillet 1962. »
Lors d’une réunion de l’UNC (Union nationale des combattants), à
laquelle il a adhéré, espérant que cette association lui offrirait des
opportunités, il croise Hamlaoui Mekachera, ministre délégué aux