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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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22 octobre 1956, de l’avion qui les transportait à Tunis, les tractations

n’aboutissent pas.

Elles reprennent au château de Lugrin, près d’Évian, entre le 20 et le

28 juillet. Et butent sur le Sahara. Pour les Algériens, « il n’est français

que dans la mesure où l’Algérie est française ». Le 5 septembre, lors

d’une conférence de presse, le général de Gaulle recule devant leur

exigence :

« Pour ce qui est du Sahara, notre ligne de conduite, c’est celle

qui sauvegarde nos intérêts et qui tient compte des réalités. Quels

sont nos intérêts ? Nos intérêts ? C’est la libre exploitation du

pétrole et du gaz que nous avons découverts ou que nous

découvririons. C’est la disposition de terrains d’aviation et de droits

de circulation pour nos communications avec l’Afrique noire. Les

réalités ? C’est que, il n’y a pas un seul Algérien, je le sais, qui ne

pense que le Sahara doit faire partie de l’Algérie et qu’il n’y aurait

pas un seul gouvernement algérien, quelle que soit son orientation

par rapport à la France, qui ne doive revendiquer sans relâche la

souveraineté algérienne sur le Sahara. »

Au cours de la même conférence de presse :

« Nous ne croyons pas du tout que l’intérêt, que l’honneur, que

l’avenir de la France soit lié au maintien, à l’époque où nous

sommes, de sa domination sur des populations, dont la grande

majorité ne fait pas partie de son peuple, et que tout porte, et portera

de plus en plus, à s’affranchir et à s’appartenir. »

Les généraux Salan et Jouhaud accusent le général de Gaulle de les

avoir instrumentalisés pour accéder au pouvoir et d’avoir abusé la France

au profit de « terroristes » qu’ils affrontent depuis des années, dans une

guerre où 24 000 de leurs soldats sont morts. L’OAS multiplie, en

Algérie et en métropole, les attentats contre des militants du FLN, des

policiers, contre les locaux du journal Témoignage chrétien, contre des

barbouzes, individus troubles qui, aux ordres de Paris, traquent ses

membres.

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