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22 octobre 1956, de l’avion qui les transportait à Tunis, les tractations
n’aboutissent pas.
Elles reprennent au château de Lugrin, près d’Évian, entre le 20 et le
28 juillet. Et butent sur le Sahara. Pour les Algériens, « il n’est français
que dans la mesure où l’Algérie est française ». Le 5 septembre, lors
d’une conférence de presse, le général de Gaulle recule devant leur
exigence :
« Pour ce qui est du Sahara, notre ligne de conduite, c’est celle
qui sauvegarde nos intérêts et qui tient compte des réalités. Quels
sont nos intérêts ? Nos intérêts ? C’est la libre exploitation du
pétrole et du gaz que nous avons découverts ou que nous
découvririons. C’est la disposition de terrains d’aviation et de droits
de circulation pour nos communications avec l’Afrique noire. Les
réalités ? C’est que, il n’y a pas un seul Algérien, je le sais, qui ne
pense que le Sahara doit faire partie de l’Algérie et qu’il n’y aurait
pas un seul gouvernement algérien, quelle que soit son orientation
par rapport à la France, qui ne doive revendiquer sans relâche la
souveraineté algérienne sur le Sahara. »
Au cours de la même conférence de presse :
« Nous ne croyons pas du tout que l’intérêt, que l’honneur, que
l’avenir de la France soit lié au maintien, à l’époque où nous
sommes, de sa domination sur des populations, dont la grande
majorité ne fait pas partie de son peuple, et que tout porte, et portera
de plus en plus, à s’affranchir et à s’appartenir. »
Les généraux Salan et Jouhaud accusent le général de Gaulle de les
avoir instrumentalisés pour accéder au pouvoir et d’avoir abusé la France
au profit de « terroristes » qu’ils affrontent depuis des années, dans une
guerre où 24 000 de leurs soldats sont morts. L’OAS multiplie, en
Algérie et en métropole, les attentats contre des militants du FLN, des
policiers, contre les locaux du journal Témoignage chrétien, contre des
barbouzes, individus troubles qui, aux ordres de Paris, traquent ses
membres.