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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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sang quand, vers 11 heures, des soldats de l’ALN l’ont poussé hors de

son immeuble, 13 rue d’Auerstaedt…

22 juillet. Bernard Pessardière, quarante ans, de Mostaganem…

25 juillet. René-Claude Prudhon, cinquante-quatre ans, directeur

technique de la société Bastos à Alger. Vers 8 h 30, devant sa villa du

Club des Pins, il avait démarré sa Peugeot 404…

23 août. Marcel Astier, soixante-treize ans, colonel de réserve,

Commandeur de la Légion d’honneur, maire, pendant trente-six ans, de

son village natal, Souma, où sa famille, provençale, avait posé ses espoirs

en 1845. Le dispensaire, qu’il y avait fondé en 1935, venait d’être pillé

en juillet. Dirigeant une entreprise de battage-bottelage qui rayonnait sur

la plaine de la Mitidja, il est parti à 10 h 30 pour un rendez-vous à

Boufarik, distant de 5 kilomètres… Deux ans plus tôt, il avait écrit à un

ami : « Nous voulons bien souffrir, nous voulons bien mourir. Mais nous

ne voulons pas être humiliés. »

30 août. Philippe Adam, trente-deux ans, directeur de la concession

Peugeot à Tiaret. Il allait à Oran dans sa Peugeot 404 bleu turquoise. Il a

été aperçu la dernière fois à une station d’essence de Charon.

4 septembre. Fernand Roca, vingt-quatre ans, agent technique aux

établissements Eternit. Vers 12 h 30, trois hommes l’attendaient, dans une

Simca P60 crème à toit vert, devant son domicile, 19, rue Maselli, à

Alger. Le 5 novembre, il était vu à la préfecture d’Alger, dans les bureaux

de la police des renseignements généraux. Le 14 février 1964, le tribunal

de grande instance de la Seine le déclarera décédé. Le 3 janvier 1966, le

consul général de France à Alger, Maxime Hure, écrira à son

ambassadeur : « J’ai le regret de faire connaître que je n’ai pu recueillir

aucune indication tant à la PRG qu’à la PJ où le personnel actuel prétend

ignorer cette affaire et ne trouve aucune trace de la détention de notre

compatriote. »

13 septembre. Joseph Belda, cinquante-trois ans, viticulteur. Après

avoir vendangé toute la journée sur sa propriété d’Oued Sebbah, il

regagnait son domicile à Aïn el Arba…

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