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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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Joseph Belda

Disparu le 13 septembre 1962 à l’âge de 53 ans

Dans la famille Belda, l’aîné des garçons reçoit traditionnellement le

prénom du père, Joseph. Vers 1865, un Joseph Belda, Espagnol de la

région de Valence, avait déposé dans l’Oranie ses espoirs en une vie

moins miteuse pour lui, sa femme, ses quatre fils et ses trois filles. Il

s’était fixé à Misserghin, village créé en 1844 en bordure d’un camp

militaire, où un religieux de l’Annonciation récolterait les premières

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clémentines . C’était le temps des grandes campagnes de défrichage dans

la nouvelle colonie française. Elles attiraient nombre d’ouvriers agricoles

espagnols. Des saisonniers qui, un petit pécule en poche, repartaient au

bout de six mois harassants. Certains restaient définitivement. Comme

Joseph Belda. Des souches arrachées à la terre, il tirait du charbon de

bois qu’il vendait à Oran. Bientôt, il descendit un peu plus au sud, de

l’autre côté de la Sebka, un lac salé, dans la plaine de la Mleta, au pied

des monts du Tessala. Une étendue ingrate, envahie de palmiers nains, de

jujubiers et autres plantes revêches. Et il fallut, là aussi, défricher.

Récupérées, les tiges et les feuilles des palmiers nains servaient à

fabriquer du crin végétal, des cordages, et à mettre ainsi de l’argent de

côté.

Quatre générations plus tard, le 31 août 1942, à Oued Sebbah, une

ferme isolée du bled, à 7 kilomètres du village d’Aïn el Arba, centre de

peuplement implanté en 1858 dans la plaine de la Mleta et érigé en

commune de plein exercice en 1870, naissait José Joseph Belda. Trois

ans après sa sœur, Josette, et trois ans avant son frère, Jean-Marie. « Mes

parents souhaitaient me prénommer José, à cause de mes racines

espagnoles, auxquelles mon grand-père devait le surnom de “Pépé” et

mon père, qui avait deux frères et quatre sœurs, celui de “Pépico”, c’està-dire

“Petit Pépé”. Mais, à la mairie d’Aïn el Arba, l’officier d’état-civil

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