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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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Dans la soirée du 8 septembre, le convoi présidentiel roule en direction

de Colombey-les-Deux-Églises. Cinq voitures. Au volant de la première,

une Citroën DS noire : Francis Marroux, le chauffeur attitré du chef de

l’État. À sa droite : le colonel Jean Teisseire, son aide de camp. À

l’arrière : le général de Gaulle et son épouse, Yvonne. Soudain, à 21 h 35,

alors que la DS noire passe, à 110 kilomètres/heure, près d’un tas de

sable posé en bordure de la ligne droite qui relie Nogent-sur-Seine à

Pont-de-Seine, une violence déflagration la déporte de plusieurs mètres.

Aucune victime. L’humidité de la nuit a fortement atténué la puissance de

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la charge explosive .

5 octobre. En réaction aux attentats du FLN qui visent régulièrement

des policiers et pour éviter des représailles de groupes « anti-terroristes »,

un conseil interministériel soumet les immigrés algériens à un couvrefeu.

« Dans le but de mettre un terme aux agissements criminels des

terroristes algériens », selon le communiqué du préfet de police, Maurice

Papon, « il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs

algériens de s’abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la

banlieue parisienne, et plus particulièrement entre 20 h 30 et 5 h 30 du

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matin ». Réplique du FLN : le 17, il organise une manifestation dans les

rues de la capitale. La police tire. Des dizaines de morts.

3 novembre. Robert Buron, ministre des Travaux publics, des

Transports et du Tourisme, inaugure le nouvel aéroport oranais de La

Sénia : « Si nous avons investi des milliards pour la réalisation de cette

œuvre magnifique, c’est pour vous démontrer que la France est décidée à

rester ici pour longtemps. »

*

L’automne et l’hiver 1961-1962 s’émaillent de rencontres secrètes. En

Suisse, à Genève ou près de Bâle, et aux Rousses, dans le Jura, où, phase

décisive, les émissaires se retrouvent, du 11 au 18 février 1962, dans un

bâtiment anonyme et austère, « le Yéti », à l’entrée de la station de ski.

Au rez-de-chaussée, de larges portes de garages où stationnent des

chasse-neiges des Ponts et chaussées. À l’étage, des bureaux

*

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