21.07.2022 Views

Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

l’espoir que l’issue en sera heureuse, je vous prie de recevoir mes

salutations distinguées. »

Toujours le 26, au préfet d’Alger, le président de l’Association

algérienne des ingénieurs de l’école des Arts et Métiers écrit :

« Je me permettrai d’attirer votre bienveillante attention sur la

profonde émotion créée dans le monde des ingénieurs par cette

disparition qui fait suite à d’autres dont nous avons déjà eu

l’occasion de vous entretenir… »

Il alerte également l’ambassadeur de France, Jean-Marcel Jeanneney,

afin qu’il use

« de toute son influence auprès des autorités algériennes pour que

des recherches soient activement menées et que Monsieur Prudhon

soit rapidement rendu à sa famille et à ses activités

professionnelles ».

Dévastée par la disparition de son mari, Georgette Prudhon se reprend,

épaulée par ses amis. Auprès de connaissances, de personnalités

politiques, elle se démène tant qu’elle peut. Lettres et requêtes… Plus

vaines les unes que les autres.

Le 29 novembre 1962, le consul général de France lui délivre un

« certificat de disparition », signé du consul général adjoint, Pierre

Dessaux.

« De ce fait, M. Prudhon se trouve, contre son gré, en raison

d’événements survenus en Algérie, hors d’état de manifester sa

volonté. »

Le 5 juin 1963, un autre « certificat de disparition » rédigé sur le

modèle du précédent et signé du même consul général adjoint, Pierre

Dessaux.

Genève, le 4 septembre 1963. Rapport des délégués de l’agence

centrale de recherches du CICR. La villa du Club des Pins étant vide, ils

ont rencontré, rue Lys-du-Pac, deux voisins des Prudhon, qui excluent le

rapt politique et la fugue passionnelle. Le motif serait, selon eux,

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!