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ou mourir » et « Toujours à l’affût ». La rébellion se développant en
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Kabylie, les chasseurs alpins du 27 BCA, rattachés à la 27 division
d’infanterie alpine, se déploient dans cette montagne escarpée et sauvage
au climat rigoureux. Pendant des mois, Paul va quadriller le secteur
d’Azazga. « Dans ses lettres, Paul nous racontait que les gars de son unité
avaient pour mission d’assainir une zone au relief tourmenté, que ce
n’était pas une promenade d’agrément, qu’ils se déplaçaient
généralement à pied, qu’ils débusquaient les fellaghas jusque dans les
coins les plus difficiles d’accès, que des morts et des blessés tombaient
des deux côtés. »
Le 28 août 1957, arrivant au terme de son contrat sous l’uniforme, le
caporal-chef Paul Bonhomme doit passer une visite médicale de routine
avant que l’armée ne le rende à la vie civile. Plusieurs de ses camarades,
dans son cas, ont également à subir des examens. Tous empruntent un
convoi qui, constitué de deux camions GMC et d’un half-track blindé
semi-chenillé et équipé d’une mitrailleuse, les conduit à Ifigha, au PC du
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bataillon. Au total : vingt-neuf hommes. Des soldats de la 4 compagnie
assurent l’escorte.
Le 30 août, les différentes formalités remplies, le convoi quitte Ifigha
vers 16 heures. Il remonte vers Bouzeguen et Haoura, où sont cantonnés
les militaires libérables. Aux environs de 17 h 30, le convoi, après une
halte à Bouzeguen, s’engage sur une piste étroite, réputée dangereuse,
bordée de murets de pierre. Le sergent-chef qui le commande néglige une
mesure de sécurité : ordonner une inspection des abords de la piste afin
de s’assurer qu’aucune embuscade ne s’y prépare. Quant à l’avion de
reconnaissance censé leur ouvrir la voie, il fait demi-tour et rentre à sa
base. Le convoi progresse dans l’inconnu. Soudain, entre le lieu-dit « le
Carrefour des généraux » et le village d’Aït Ferrach, des grenades
explosent, des rafales de mitraillettes crépitent. Disposés sur environ
200 mètres, entre soixante et cent fellaghas se lancent à l’assaut des
véhicules, surprenant leurs occupants. Seuls, les chasseurs du half-track,
en tête du convoi, parviennent à riposter. Ceux des deux camions GMC,
que les premiers tirs ont miraculeusement épargnés, se jettent dans les
fossés. Prévenus par radio, Bouzeguen dépêche des renforts. Mais le
radio est mortellement touché. Impossible de signaler la position des
assaillants à l’artillerie. Dans la confusion, le combat est acharné. Quand
les fellaghas se retirent, ils laissent derrière eux le plus lourd bilan