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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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ou mourir » et « Toujours à l’affût ». La rébellion se développant en

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Kabylie, les chasseurs alpins du 27 BCA, rattachés à la 27 division

d’infanterie alpine, se déploient dans cette montagne escarpée et sauvage

au climat rigoureux. Pendant des mois, Paul va quadriller le secteur

d’Azazga. « Dans ses lettres, Paul nous racontait que les gars de son unité

avaient pour mission d’assainir une zone au relief tourmenté, que ce

n’était pas une promenade d’agrément, qu’ils se déplaçaient

généralement à pied, qu’ils débusquaient les fellaghas jusque dans les

coins les plus difficiles d’accès, que des morts et des blessés tombaient

des deux côtés. »

Le 28 août 1957, arrivant au terme de son contrat sous l’uniforme, le

caporal-chef Paul Bonhomme doit passer une visite médicale de routine

avant que l’armée ne le rende à la vie civile. Plusieurs de ses camarades,

dans son cas, ont également à subir des examens. Tous empruntent un

convoi qui, constitué de deux camions GMC et d’un half-track blindé

semi-chenillé et équipé d’une mitrailleuse, les conduit à Ifigha, au PC du

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bataillon. Au total : vingt-neuf hommes. Des soldats de la 4 compagnie

assurent l’escorte.

Le 30 août, les différentes formalités remplies, le convoi quitte Ifigha

vers 16 heures. Il remonte vers Bouzeguen et Haoura, où sont cantonnés

les militaires libérables. Aux environs de 17 h 30, le convoi, après une

halte à Bouzeguen, s’engage sur une piste étroite, réputée dangereuse,

bordée de murets de pierre. Le sergent-chef qui le commande néglige une

mesure de sécurité : ordonner une inspection des abords de la piste afin

de s’assurer qu’aucune embuscade ne s’y prépare. Quant à l’avion de

reconnaissance censé leur ouvrir la voie, il fait demi-tour et rentre à sa

base. Le convoi progresse dans l’inconnu. Soudain, entre le lieu-dit « le

Carrefour des généraux » et le village d’Aït Ferrach, des grenades

explosent, des rafales de mitraillettes crépitent. Disposés sur environ

200 mètres, entre soixante et cent fellaghas se lancent à l’assaut des

véhicules, surprenant leurs occupants. Seuls, les chasseurs du half-track,

en tête du convoi, parviennent à riposter. Ceux des deux camions GMC,

que les premiers tirs ont miraculeusement épargnés, se jettent dans les

fossés. Prévenus par radio, Bouzeguen dépêche des renforts. Mais le

radio est mortellement touché. Impossible de signaler la position des

assaillants à l’artillerie. Dans la confusion, le combat est acharné. Quand

les fellaghas se retirent, ils laissent derrière eux le plus lourd bilan

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