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l’Académie française : « La tragédie de ces familles entières
abandonnées laisse en tout cas une trace indélébile sur notre histoire
contemporaine. »
Impossible de chercher refuge dans l’Hexagone. Le 16 mai 1962,
directive de Pierre Messmer, ministre des Armées :
« À compter du 20 mai, seront refoulés sur l’Algérie, tous
anciens supplétifs qui arriveraient en métropole sans autorisation de
ma part, accordée après consultation des départements ministériels
concernés. »
Le 15 juillet, son collègue du gouvernement, Louis Joxe :
« Les supplétifs débarqués en métropole en dehors du plan
général seront renvoyés en Algérie. »
L’armée française doit rester l’arme au pied. Le 16 mars, deux jours
avant la signature des accords d’Évian, le général de Gaulle en avait
avisé Michel Debré :
« En cas d’ouverture du feu par l’ALN, nos forces riposteront,
mais au cas où des éléments regroupés de l’ALN ou des membres
du FLN se livreraient à des opérations de pillage, saccage,
destruction, harcèlements ou embuscades sur nos forces ou sur des
biens publics et privés, nos forces ne devront riposter que pour
assurer leur propre défense et celle de nos installations. Toute autre
action ne pourra être engagée que sur réquisition par l’autorité
publique. Dans tous les cas, y compris les enlèvements, l’incident
sera simultanément porté à la connaissance de la commission mixte
locale et du haut-commissaire. »
Traduction : les militaires peuvent répliquer s’ils sont directement
visés, mais il leur est interdit d’intervenir pour protéger des civils.
Le 13 mai, devant le Monoprix du quartier Belcourt, à Alger, des
Arabes enlèvent un pied-noir. Une patrouille est présente. Elle laisse
faire. Le cadavre de l’homme, retrouvé le lendemain rue Albert-de-Mun,
illustre la phrase lâchée, le 4 mai, par le général de Gaulle :