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nous parlait en France, ils ne racontaient que des mensonges […].
Tout va bien. Il est environ 9 heures du matin au moment où j’écris
ces mots. On m’a donné des cigarettes. Je suis très bien, ainsi que
mes camarades. »
Les parents du brigadier-chef Daniel Obin, vingt-sept ans, du première
classe Michel Destremont, vingt-trois ans, et des deuxièmes classes Yves
Cardu, vingt-deux ans, Jacques Egouvillon, vingt et un ans, André
Gaonach, vingt-deux ans, Raymond Haeck, vingt-deux ans, et Michel
Zabera, vingt et un ans, n’auront plus aucune nouvelle de leurs fils.
Cynisme d’une grande cruauté que dissimule soigneusement le
gouvernement français. Raison de cette discrétion qui dédaigne la
douleur des familles ? Le 17 avril 1958, le colonel Ducournau, chef du
cabinet militaire de Robert Lacoste, ministre résident en Algérie, écrit au
préfet de la Vienne :
« La situation des personnes qui tombent entre les mains du FLN
pose un problème extrêmement délicat à résoudre. Envisager un
échange pur et simple contre des rebelles détenus dans nos prisons
reviendrait “ipso facto” à faire reconnaître à ces derniers le statut de
prisonniers qu’ils ne peuvent avoir, le FLN n’ayant aucun des
caractères de belligérant officiel. Le chantage odieux que cet
organisme mène auprès des familles de ces malheureux est
d’ailleurs une preuve supplémentaire des procédés inhumains que
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notre adversaire n’hésite pas à employer pour arriver à ses fins . »
13 juillet 1959. Les fellaghas enlèvent le brigadier-chef Maurice
Lanfroy ainsi que le sergent Joël Gouget et les soldats Marcel Braun et
e
Henri Garat, du 30 régiment de dragons. Leur colonne patrouillait à la
frontière marocaine lorsqu’ils ont été submergés. Laissant derrière eux
les cadavres de quinze de leurs copains, les quatre prisonniers doivent
longtemps marcher dans le djebel pour contourner le barrage électrifié
destiné à empêcher les infiltrations de l’ALN depuis le royaume
chérifien. Blessé durant le combat, le sergent Joël Gouget ralentit le
groupe. Un fellagha l’élimine. Les trois autres sont conduits au camp
d’Oujda.