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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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gracié le 25 décembre 1966. Réhabilité en 1978, le président de la

République, Nicolas Sarkozy, l’élèvera le 28 novembre 2011, en fin de

matinée, dans la cour d’honneur des Invalides, à la dignité de Grand-

Croix de la Légion d’honneur. Le 30 août 2013, dans l’éloge funèbre à

« notre compagnon fidèle » prononcé sur le parvis de la primatiale Saint-

Jean de Lyon, le général d’armée Bruno Dary, président de l’Association

des anciens légionnaires parachutistes (AALP), relèvera :

« Au cours de cette cérémonie émouvante, qui eut lieu dans le

Panthéon des soldats, nul ne saura si l’accolade du chef des armées

représentait le pardon du pays à un de ses grands soldats ou bien la

demande de pardon de la République pour avoir tant exigé de ses

soldats à l’époque de l’Algérie. Le pardon, par sa puissance, par son

exemple et surtout par son mystère, fera le reste de la cérémonie !

[…] Aujourd’hui, vous nous laissez l’exemple d’un soldat qui eut le

courage, à la fois fou et réfléchi, de tout sacrifier dans un acte de

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désespoir pour sauver son honneur ! »

er

Parmi les autres officiers du 1 REP traînés devant le Haut Tribunal

e

militaire : le capitaine Joseph Estoup, qui commandait la 4 compagnie.

En juillet 1961, il va rappeler les différentes politiques dont l’armée avait

été chargée depuis 1955. « Colonialiste jusqu’en 1957, paternaliste en

1957-1958, fraternaliste en 1958-1959, opportuniste à partir de 1959. »

Et de résumer ses missions en quelques phrases :

« On ne m’avait jamais appris, à Saint-Cyr, à organiser le

ravitaillement en fruits et légumes d’une ville comme Alger. Le

25 janvier 1957, j’en ai reçu l’ordre.

On ne m’avait jamais appris, à Saint-Cyr, à suivre une filière

policière. En février 1957, en septembre et en octobre, j’en ai reçu

l’ordre.

On ne m’avait jamais appris, à Saint-Cyr, comment s’exerçaient

les fonctions d’un préfet de police délégué pour une population

d’environ 30 000 habitants. En janvier, février et mars 1957, j’en ai

reçu l’ordre.

On ne m’avait jamais appris, à Saint-Cyr, à organiser un bureau

de vote. En septembre 1958, j’en ai reçu l’ordre.

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