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Dépêche d’Algérie avait consacré un article, illustré de la photo des deux
jeunes, à la détresse de leur père.
« Ultime démarche, un appel a été fait à la Croix-Rouge.
Espérons que celui-ci sera entendu par les ravisseurs et que des
démarches officielles soient entreprises afin de retrouver les deux
enfants. M. Couturier qui, rappelons-le, a perdu sa femme et une
fille lors du séisme d’Orléansville, adresse par l’intermédiaire de
notre journal un nouvel appel aux ravisseurs. »
Le 19 mars, alors qu’à 12 heures, il est officiellement « mis fin aux
opérations militaires et à toute action armée sur l’ensemble du territoire
algérien », barrage à la sortie de Bône. Après une réunion chez le préfet,
Henri Vernède, conseiller général et maire de Randon, petit village
proche de Mondovi, où Albert Camus était né dans une masure et où le
père du maréchal Juin avait été gendarme, est assassiné par des individus
armés. Son gendre qui lui sert de chauffeur subit le même sort. À Alger,
le FLN mitraille une voiture, tuant tous ses occupants. À 43 kilomètres
d’Oran, des fellaghas pénètrent dans Saint-Denis-du-Sig. Sur la place de
la bourgade, ils regroupent les harkis que l’armée française vient de
démobiliser. Devant la population, ils leur brisent les membres, leur
coupent les lèvres et le nez, les éventrent…
À Paris, L’Humanité applaudit : « Une grande victoire pour la paix.
Cessez-le-feu en Algérie ».
Malgré l’engagement pris par les deux parties d’« interdire tout
recours aux actes de violence collective et individuelle », le FLN ouvre la
chasse aux harkis, aux Arabes fidèles à la France et aux pieds-noirs.
L’Algérie nouvelle sera arabe et musulmane. Pas de chrétiens. Pas de
juifs. Et pas d’Arabes francophiles. La France ne leur sera d’aucun
secours.
Un peu partout, des « roumis », hommes femmes, enfants, vieillards,
sont torturés, assassinés, enlevés. Un adolescent de Sidi Bel Abbès est
écrasé entre deux planches transpercées de clous.
20 mars. Quarante attentats du FLN : trente morts, cent vingt-quatre
blessés. Le maréchal Juin, né à Bône d’un père corse, gendarme à
Mostaganem, et d’une mère vendéenne, prend la défense de ces hommes,