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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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Dépêche d’Algérie avait consacré un article, illustré de la photo des deux

jeunes, à la détresse de leur père.

« Ultime démarche, un appel a été fait à la Croix-Rouge.

Espérons que celui-ci sera entendu par les ravisseurs et que des

démarches officielles soient entreprises afin de retrouver les deux

enfants. M. Couturier qui, rappelons-le, a perdu sa femme et une

fille lors du séisme d’Orléansville, adresse par l’intermédiaire de

notre journal un nouvel appel aux ravisseurs. »

Le 19 mars, alors qu’à 12 heures, il est officiellement « mis fin aux

opérations militaires et à toute action armée sur l’ensemble du territoire

algérien », barrage à la sortie de Bône. Après une réunion chez le préfet,

Henri Vernède, conseiller général et maire de Randon, petit village

proche de Mondovi, où Albert Camus était né dans une masure et où le

père du maréchal Juin avait été gendarme, est assassiné par des individus

armés. Son gendre qui lui sert de chauffeur subit le même sort. À Alger,

le FLN mitraille une voiture, tuant tous ses occupants. À 43 kilomètres

d’Oran, des fellaghas pénètrent dans Saint-Denis-du-Sig. Sur la place de

la bourgade, ils regroupent les harkis que l’armée française vient de

démobiliser. Devant la population, ils leur brisent les membres, leur

coupent les lèvres et le nez, les éventrent…

À Paris, L’Humanité applaudit : « Une grande victoire pour la paix.

Cessez-le-feu en Algérie ».

Malgré l’engagement pris par les deux parties d’« interdire tout

recours aux actes de violence collective et individuelle », le FLN ouvre la

chasse aux harkis, aux Arabes fidèles à la France et aux pieds-noirs.

L’Algérie nouvelle sera arabe et musulmane. Pas de chrétiens. Pas de

juifs. Et pas d’Arabes francophiles. La France ne leur sera d’aucun

secours.

Un peu partout, des « roumis », hommes femmes, enfants, vieillards,

sont torturés, assassinés, enlevés. Un adolescent de Sidi Bel Abbès est

écrasé entre deux planches transpercées de clous.

20 mars. Quarante attentats du FLN : trente morts, cent vingt-quatre

blessés. Le maréchal Juin, né à Bône d’un père corse, gendarme à

Mostaganem, et d’une mère vendéenne, prend la défense de ces hommes,

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