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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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faire perdre l’Algérie à la France au moment même où se précise le

déclin de la rébellion ? Je vous adjure de rentrer dans l’ordre […].

L’armée française que deviendrait-elle, sinon un ramassis

anarchique et dérisoire de féodalités militaires s’il arrivait que des

éléments mettent des conditions à leur loyalisme ? Or je suis, vous

le savez, le responsable suprême. C’est moi qui porte le destin du

pays. Je dois donc être obéi de tous les soldats français. Je crois que

je le serai parce que je vous connais, que je vous estime, que je vous

aime, que j’ai confiance dans le général Challe, que j’ai, soldats

d’Algérie, mis à votre tête, et puis parce que, pour la France, j’ai

besoin de vous […].

Enfin, je m’adresse à la France. Eh bien ! Mon cher et vieux

pays, nous voici donc ensemble encore une fois, face à une lourde

épreuve. En vertu du mandat que le peuple m’a donné et de la

légitimité nationale que j’incarne depuis vingt ans, je demande à

tous et à toutes de me soutenir quoi qu’il arrive. »

À Alger, le ciel se voile. Il se met à pleuvoir à torrents. Des trombes

d’eau noient les barricades. La population venue soutenir les insurgés,

leur apportant des paniers remplis de provisions, se disperse à la

recherche d’abris. Peu à peu, les hommes qui se sont révoltés contre Paris

abandonnent leurs positions. La météo hostile et la fermeté du général de

Gaulle, désormais surnommé « la Grande Zora », ont ébranlé leur moral.

Dimanche 31. Le général Challe fait bloquer tout accès aux barricades.

Paul Delouvrier ordonne d’utiliser les armes en cas de pression trop forte

de la foule. « Si les gens savent que les militaires n’ont pas l’instruction

formelle de tirer, le barrage passif sera balayé. Il est indispensable

d’empêcher le flot humain de l’emporter. »

Titre du Journal d’Alger : « Le “camp retranché” isolé. »

er

Lundi 1 février 1960. Joseph Ortiz a pris la fuite durant la nuit. Pierre

Lagaillarde et ses hommes, dont certains seront intégrés au commando

er 20

« Alcazar » du 1 REP , acceptent de se rendre aux parachutistes qui les

cernent et leur présentent les honneurs militaires. Arrêté, Pierre

Lagaillarde est transféré à Paris, derrière les murs de la prison de la

Santé. En liberté provisoire avant son procès, il va rejoindre Joseph Ortiz

qui s’est réfugié en Espagne.

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