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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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n’allait grappiller que des informations contradictoires. « Tantôt certitude

de vie. Tantôt mort dans des lieux différents. » Ne renonçant pas au

« droit de savoir », notamment au sein de plusieurs associations, elle

créera, en 2002, avec Monseigneur Pierre Boz, exarque patriarcal des

melkites catholiques, spécialiste de la langue arabe et de l’islam, et deux

historiens de la guerre d’Algérie, le général Maurice Faivre et Jean

Monneret, le GRFDA (Groupe de recherche des Français disparus en

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Algérie) . Selon ses statuts, cette association a notamment pour objet :

« être à l’écoute des familles des enlevés portés disparus pendant

la guerre d’Algérie 1954-1962 et dans les mois qui ont suivi

l’indépendance. Les aider, les soutenir dans les démarches, les

procédures si nécessaire – attribution de la mention “Mort pour la

France” et octroi de pensions de victimes civiles du terrorisme […].

Inciter les historiens, les élus et les diverses administrations à porter

une attention particulière sur la période qui a suivi les accords

d’Évian, pendant laquelle ont été perpétrés des crimes et exactions

en violation des principes généraux du droit et sous la responsabilité

des États à qui incombe la protection juridique et morale des

personnes et des biens. »

29 juin. Dans la matinée, Mimoun Cohen, soixante-deux ans, et son

épouse, Yvonne, cinquante-deux ans, qui tenaient un bazar, La Gazelle,

avenue Jean-Jaurès, à Beni Saf, leur fille Colette, vingt-huit ans, et un

ami, Jean-Louis Levy, vingt-quatre ans, montaient dans la DS familiale.

Direction : Oran, à la recherche du mari de Colette, Jean-Jacques Sicsic,

trente-huit ans, et de l’oncle de Jean-Louis, Milo Bensoussan, trente-neuf

ans, qui, la veille, étaient allés se renseigner sur les bateaux appareillant

pour la France. Aucun des six n’est réapparu…

7 juillet. Ange Castello, quarante-neuf ans, maraîcher à Bou Thelis, et

son neveu, André Perez, vingt-six ans. Ils livraient des pommes de terre

et des tomates aux halles d’Oran…

17 juillet. Louis et Solange Gex, cinquante-quatre et cinquante ans,

agriculteurs, près d’Alger…

20 juillet. Émile Sanchez, cinquante-sept ans, employé de bureau à la

chambre de commerce d’Oran. Selon des témoins, il avait le visage en

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