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« L’intéressé aurait été enlevé le 5 juillet à 16 heures, rue Maryse-
Bastié, à Oran. »
Le 17 septembre 1963, Georgette recevra une lettre du Comité
international de la Croix-Rouge lui signalant que la disparition de son
fils, de ses amis et des enfants a été enregistrée et, le 23 octobre, une
autre de Jean de Broglie :
« J’ai la triste mission de porter à votre connaissance que
l’enquête que j’avais tout particulièrement demandée à la Croix-
Rouge au sujet de cette disparition se traduit par une très forte
présomption de décès.
En effet, les délégués de cet organisme estiment que le sort de
M. Mesmacque et de ses compagnons est lié à celui de toutes les
personnes disparues lors de l’émeute du 5 juillet 1962 et que, de ce
fait, il n’y a malheureusement plus d’espoir de les retrouver en vie.
En l’état actuel des choses, seuls des éléments ou des
informations vraiment nouveaux pourraient modifier cette position.
Je ne néglige aucun effort à cet effet, bien que nos chances soient
infiniment minces. »
Georgette n’en démord pas : son fils est vivant.
Elle noie son opiniâtreté aveugle dans les divers courriers qu’elle
envoie. Ou reçoit, comme celui, le 14 avril 1964, du consul général de
France, indiquant qu’il ne dispose d’aucun élément nouveau.
Selon un témoignage recueilli par le père de Christian, l’estafette bleue
à toit blanc aurait été aperçue à Oran, arborant le sigle du Croissant rouge
et une nouvelle immatriculation : 518 EU 9G.
Les parents Mesmacque et leur fille Claude ne rentreront en France
qu’en 1965. Ils habiteront Sarcelles, une banlieue au nord de Paris. Le
père décédera subitement en 1967 et sera inhumé au cimetière de Pantin.
La mère, en 2005, et sera enterrée, en Côte-d’Or, dans le cimetière des
Fontaine-les-Dijon où veuve, elle était allée habiter auprès de sa cadette.
Le mois de juillet 1962 n’était pas fini que, par souci de sécurité, les
jumelles avaient été envoyées à Toulouse, où elles avaient retrouvé Jean-
Claude. « Nous avons été hébergées dans un pensionnat religieux de