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Joseph Laplume
Disparu dans la nuit du 9 au 10 avril 1958 à l’âge de 47 ans
La création du Kouif, village du Constantinois, à deux pas de la
frontière tunisienne, est liée à l’exploitation du phosphate à partir de
1893. Après son extraction, le minerai était trié, séché, traité et
conditionné sur place. Ensuite, un train à vapeur le transportait jusqu’au
port de Bône. 260 kilomètres scindés en deux tronçons : Kouif-Souk
Ahras, puis Souk Ahras-Bône. Les lignes seront électrifiées entre 1932 et
1951. Le 20 juillet 1912, Le Journal des finances consacrait un article à
la Société générale de mines d’Algérie-Tunisie, familièrement appelée
« L’Omnium d’Algérie et de Tunisie » : « L’Omnium vient de constituer
une filiale, la Compagnie de phosphates de Constantine, qui pourrait
réaliser assez rapidement des bénéfices nets intéressants. Parce qu’elle va
exploiter d’une façon intensive un domaine riche, le gisement du Kouif,
acheté à la Constantine Phosphate Company Limited. »
1
En 1935, dans L’Algérie, fille de la France , André Foucault,
prolifique auteur de récits de voyages, s’émerveillait devant « le centre
minier le plus remarquable d’Algérie » :
« Rien n’était là au début du siècle, qu’un plateau balayé aussi
bien par les vents du nord que par le sirocco, désolé tour à tour par
la neige ou la sécheresse, et le visiteur se trouve projeté dans un
ensemble où l’architecture moderne rivalise avec la restitution
africaine […]. Sur ces hauteurs chauves, tantôt desséchées, tantôt
tapissées de boue neigeuse, un village est né qui n’appartient ni à
l’État, ni à la Colonie. Il appartient à la mine. C’est une propriété
privée où les services publics : postes, écoles, etc., fonctionnent non
par droit régalien, mais par accord avec les concessionnaires
miniers qui sont en même temps propriétaires de tous les bâtiments