21.07.2022 Views

Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

Son père a-t-il été assassiné dès son enlèvement ou après ? Croupit-il

dans un camp ? Est-il utilisé dans des opérations de déminage à la

frontière marocaine ? S’il est mort, son corps a-t-il été abandonné aux

chacals ? A-t-il été jeté dans un puits ? José explore tous ceux de la

région.

José dérange. « Pour me calmer, on nous envoyait des papiers

purement formels. » Ainsi, cette attestation, du 2 novembre 1962, signée

du consul général de France à Oran :

« M. Joseph Belda […]. se trouve actuellement empêché de

manifester sa volonté, en raison des événements survenus en

Algérie […]. La présente attestation habilite Mme Belda Cécile, née

Diez, épouse de cette personne, à la représenter pour tous actes de

retraits de fonds et tous actes autres que ceux de disposition, par

dérogation à l’article 219 du Code civil et en vertu des dispositions

o

de l’ordonnance n 62-1108 du 19 septembre 1962 publiée le

25 septembre au Journal officiel de la République française. »

Dans une lettre du 14 août 1963, Jean de Broglie évoque les résultats

d’une « enquête extrêmement poussée » qu’il dit avoir demandée à la

Croix-Rouge :

« Ceux-ci sont malheureusement tout à fait négatifs et j’ai le

douloureux devoir de vous informer que, d’après les recherches

effectuées par cet organisme, il nous faut conclure, pour le moment,

à une très forte présomption de décès […].

Cependant, nous demeurons encore dans une certaine incertitude

que seuls, des informations ou des éléments vraiment nouveaux

peuvent modifier. Je voudrais que vous soyez persuadé que je ne

néglige aucun effort à cet effet, bien que nos chances soient

extrêmement réduites […].

Sachez que dans votre angoisse, nous restons solidaires et nous

n’épargnons aucune démarche pour qu’il y soit mis fin. »

Le 7 octobre 1963, le consul général de France délivre un « certificat

de disparition » à « Cécile Diez, épouse Belda ». Pressé de clore le

dossier, le tribunal de grande instance d’Oran, lors de son audience du

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!