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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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regarder, les yeux dans les yeux, de se sourire, et pourquoi pas, de

s’aimer. Je comptais dans quelques jours vous parler de votre

avenir, de notre avenir, de l’avenir de la France. Nous le ferons.

Mais aujourd’hui, aujourd’hui, où allez-vous ? Que voulez-vous ?

Quelle que soit la force de votre opinion, de vos convictions, de vos

passions quant à l’avenir de l’Algérie. Vous êtes parfaitement libres

d’en avoir. Une chose est d’être partisan de l’Algérie française,

chacun a le droit de l’être, une autre est d’être un assassin et

personne n’a le droit de l’être. Une autre est d’être le complice des

assassins ou de les protéger et, là non plus, personne n’a le droit de

l’être. Que croyez-vous, qu’espérez-vous ? Oh ceux qui vous

guident, qui vous guident vers la mort, qui vous guident vers le

drame pour Alger et pour vous, eux le savent. Ils savent bien qu’ils

n’ont plus qu’une chose à faire pour sauver leur mise, c’est de

s’appuyer sur votre sacrifice. Ils se trompent. Car leur partie est

perdue, elle est archi-perdue […]. Oui, leur partie est archi-perdue,

ne vous engloutissez pas avec eux. Français d’Alger, Françaises

d’Alger, au nom de la République, au nom de la loi, au nom de

l’humanité, au nom d’Alger, je vous demande de ne plus vous prêter

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à ces désordres, je vous demande de faire confiance à la France . »

Dans l’ombre, la mission « C », comme Choc, du CRC (Centre de

recherches et de coordination), service de l’État créé l’année précédente

pour s’attaquer aux partisans de l’Algérie française, transmet au FLN des

listes de présumés membres de l’OAS, noms, pseudonymes et adresses, à

Alger et Oran. La France n’est plus en guerre contre le FLN, mais contre

l’OAS. Et sous-traite les basses besognes. Toutefois, sous couvert de lutte

contre l’ennemi commun, le FLN poursuit un autre but : pousser, par la

terreur, les Français à quitter l’Algérie.

En 1990, dans un « petit livre », Ma mère, l’Algérie, l’écrivain piednoir

Jean Pélégri, né à Rovigo, dans la plaine de la Mitidja, rappellera

qu’en mars 1961, une brochure du FLN intitulée « Tous Algériens » avait

donné aux pieds-noirs l’assurance de la citoyenneté algérienne. Il en

citait un extrait de la page 19 :

« Cette citoyenneté signifie que l’Algérien de souche européenne

qui aura choisi l’Algérie aura les mêmes droits et les mêmes devoirs

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