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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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25. SOLDIS-Algérie, 15, rue Thiers, 24000 Périgueux. Tel : 05 53 12 42. Mail :

soldis.algérie@orange.fr En exergue de la plaquette de présentation de SOLDIS-Algérie, ces mots de

Roland Dorgelès : « Il ne faut pas les oublier. / Dire seulement leur nom, / c’est les défendre, c’est les

sauver. / Camarades de régiment, /quand vous vous retrouverez, parlez des morts, / parlez-en

librement, / comme s’ils étaient encore vivants… / Ils ne mourront pas tant que nous les aimerons. »

26. Dans une tribune publiée le 20 septembre 2018, dans Valeurs actuelles, Jeannette Bougrab, fille

de harkis et dont le grand-père avait été égorgé l’année même de la disparition de Maurice Audin,

reprochait au président de la République « une mémoire trop sélective ». Elle regrettait qu’il ne

dénonce pas « avec autant de force la torture, les bombes posées dans les cafés par les rebelles pour

semer la terreur, tuant aveuglément, sans distinction, les femmes et les hommes ». Elle écrivait : « La

gauche refusa systématiquement de dénoncer les pulsions autoritaires du FLN et même celles à

l’endroit du MNA de Messali Hadj, de peur de faire le jeu des partisans de l’Algérie française. Elle

passait également sous silence le rigorisme religieux imposé aux combattants : interdiction du tabac,

de l’alcool, des jeux d’argent et nez coupé à ceux qui étaient surpris en train de fumer pendant le

ramadan ! Des médecins militaires français pratiquaient des opérations de chirurgie réparatrice pour

tenter de soigner ces pauvres bougres mutilés par les prétendus défenseurs des opprimés. Toutes les

belles consciences métropolitaines préférèrent ignorer ces crimes de même qu’ils laissèrent

massacrer des milliers de harkis dans des conditions épouvantables par des bourreaux victorieux et

inhumains. Quant aux milliers de “pieds-rouges”, ces Français communistes et militants les plus

zélés de l’anticolonialisme qui restèrent après l’indépendance, ils fermèrent les yeux, eux aussi, non

seulement sur l’éradication des harkis, mais encore sur la chasse aux pieds-noirs. Camus, toujours

très justement, écrivait “qu’une partie hélas de notre opinion pense obscurément que les Arabes ont

acquis le droit, d’une certaine manière, d’égorger et de mutiler tandis qu’une autre partie accepte de

légitimer, d’une certaine manière, tous les excès… Lorsque la violence répond à la violence dans un

délire qui s’exaspère et rend impossible le simple langage de la raison, le rôle des intellectuels ne

peut être, comme on le lit tous les jours, d’excuser de loin l’une des violences et de condamner

l’autre, ce qui a pour double effet d’indigner jusqu’à la fureur le violent condamné et d’encourager à

plus de violence le violent innocenté.” Il semble qu’Emmanuel Macron est tombé dans ce travers que

Camus dénonçait. »

o

27. SOLDIS-Info, n 5.

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