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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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un déficit public qui culmine à 30 milliards de dollars en 2016, soit 24 %

du PIB, un déficit commercial budgétaire qui dépasse 20 milliards de

dollars, un déficit des paiements courants qui atteint 8 %, un chômage

qui touche 25 % de la population active et la moitié des jeunes diplômés.

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Alors que le sous-sol du pays regorge d’hydrocarbures …

Le manquement de la France à « ses valeurs universelles », réprouvé

par François Hollande, le « pacifisme » des manifestants souhaitant

célébrer la victoire sur le nazisme invoqué par Abdelaziz Bouteflika

dissimulent la cause de la répression ordonnée, le 11 mai 1945, par le

général de Gaulle : les atrocités commises depuis le 8 mai, par les

émeutiers qui ensanglantaient la Petite-Kabylie, aux cris de « N’katlou

ennessera ! » (« Mort aux Européens ! »), « Djihad ! Djihad ! ».

Geste symbolique de François Hollande : le 19 mars 2016, il est le

premier président de la République à s’associer aux commémorations

d’un cessez-le-feu qui n’en fut pas un. Dans son discours, il affirme :

« Après huit années d’une guerre douloureuse, les peuples

français et algérien allaient chacun s’engager dans un nouvel avenir,

dans de nouvelles frontières, dans de nouveaux rapports de part et

d’autre de la Méditerranée […]. Le 19 mars est une date de

l’Histoire, elle marque l’aboutissement d’un processus long et

difficile de négociations pour sortir d’une guerre de décolonisation

qui fut aussi une guerre civile. La signature des accords d’Évian fut

une promesse de paix, mais elle portait aussi en elle, et nous en

sommes tous conscients, les violences et les drames des mois qui

ont suivi. Le 19 mars 1962, ce n’était pas encore la paix, c’était le

début de la sortie de la guerre dont l’Histoire nous apprend qu’elle

est bien souvent la source de violence, ce qui fut tragiquement le cas

en Algérie, avec des représailles, des vengeances, des attentats et

des massacres… »

Deux jours auparavant, l’écrivain algérien Boualem Sansal pestait :

« À quelques mois de la présidentielle (en Algérie), se prosterner

ainsi devant Bouteflika, c’est calamiteux pour l’image de la France

et catastrophique pour le combat courageux que les Algériens

mènent pour se libérer de la dictature coloniale du FLN et de

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