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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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« À ces hommes et femmes, sans distinction d’origine, de

condition, de religion, qui sont demeurés sans sépulture, je veux

leur dire, aujourd’hui, solennellement, que nous ne les avons pas

oubliés […]. Je pense à chacune de ces femmes, à chacun de ces

hommes qui vécurent sur cette terre d’Algérie, dont l’engagement

fut fait de ferveur, de fidélité et d’idéal, qu’ils soient pieds-noirs,

qu’ils soient harkis ou venus de métropole. Je pense à vos familles

meurtries par l’absence inexpliquée, par le deuil inachevé, et aux

cicatrices béantes que rien ne peut refermer. »

Érigé grâce à une souscription lancée par une association, Le Cercle

algérianiste, ce mémorial de 15 mètres de long comporte plus de 2 000

noms gravés sur dix plaques de bronze. Celles-ci sont disposées de part et

d’autre d’un haut-relief, « À la mémoire des disparus morts sans

sépulture. Algérie 1954-1963 », qu’encadrent deux plaques de marbre

noir comportant, chacune, ces mots : « À TOUS, harkis, disparus aux

noms effacés… ». Sur l’une, une phrase de Chateaubriand : « Ce n’est

pas de tuer l’innocent comme innocent qui perd la société, c’est de le tuer

comme coupable. » Sur l’autre, une phrase de Jean Brune, fils d’un

forgeron d’Aïn Bessem et auteur de Cette haine qui ressemble à

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l’amour : « La seule défaite irréparable c’est l’oubli . »

Le 29 janvier 2012, toujours dans l’enceinte du couvent Sainte-Claire

de la Passion, s’ouvrait le Centre de documentation des Français

d’Algérie. Ce jour-là, le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, pied-noir

de Mostaganem, exaltait le « devoir accompli » :

« Non pas par rapport à moi, mais par rapport à nos parents et

grands-parents et à tous ceux qui ont construit l’Algérie pendant

cent trente-deux ans et qui ont été effacés par l’histoire de l’Algérie

française des huit dernières années et l’exil définitif. Ce pays de

contraste, où le caractère des hommes était illuminé par le soleil et

assombri par la dureté de sa terre, à jamais perdue par tous les

survivants. »

L’élu poursuivait :

« Ce que nous avons voulu, avec le Centre de documentation des

Français d’Algérie, ce n’est pas chercher une revanche qui n’aurait

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