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« À ces hommes et femmes, sans distinction d’origine, de
condition, de religion, qui sont demeurés sans sépulture, je veux
leur dire, aujourd’hui, solennellement, que nous ne les avons pas
oubliés […]. Je pense à chacune de ces femmes, à chacun de ces
hommes qui vécurent sur cette terre d’Algérie, dont l’engagement
fut fait de ferveur, de fidélité et d’idéal, qu’ils soient pieds-noirs,
qu’ils soient harkis ou venus de métropole. Je pense à vos familles
meurtries par l’absence inexpliquée, par le deuil inachevé, et aux
cicatrices béantes que rien ne peut refermer. »
Érigé grâce à une souscription lancée par une association, Le Cercle
algérianiste, ce mémorial de 15 mètres de long comporte plus de 2 000
noms gravés sur dix plaques de bronze. Celles-ci sont disposées de part et
d’autre d’un haut-relief, « À la mémoire des disparus morts sans
sépulture. Algérie 1954-1963 », qu’encadrent deux plaques de marbre
noir comportant, chacune, ces mots : « À TOUS, harkis, disparus aux
noms effacés… ». Sur l’une, une phrase de Chateaubriand : « Ce n’est
pas de tuer l’innocent comme innocent qui perd la société, c’est de le tuer
comme coupable. » Sur l’autre, une phrase de Jean Brune, fils d’un
forgeron d’Aïn Bessem et auteur de Cette haine qui ressemble à
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l’amour : « La seule défaite irréparable c’est l’oubli . »
Le 29 janvier 2012, toujours dans l’enceinte du couvent Sainte-Claire
de la Passion, s’ouvrait le Centre de documentation des Français
d’Algérie. Ce jour-là, le maire de Perpignan, Jean-Marc Pujol, pied-noir
de Mostaganem, exaltait le « devoir accompli » :
« Non pas par rapport à moi, mais par rapport à nos parents et
grands-parents et à tous ceux qui ont construit l’Algérie pendant
cent trente-deux ans et qui ont été effacés par l’histoire de l’Algérie
française des huit dernières années et l’exil définitif. Ce pays de
contraste, où le caractère des hommes était illuminé par le soleil et
assombri par la dureté de sa terre, à jamais perdue par tous les
survivants. »
L’élu poursuivait :
« Ce que nous avons voulu, avec le Centre de documentation des
Français d’Algérie, ce n’est pas chercher une revanche qui n’aurait