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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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Faut-il occulter que la bataille d’Alger, même si elle eut des

heures sombres, a éradiqué le terrorisme qui frappait

quotidiennement la population algéroise, permettant ainsi de sauver

des centaines d’innocents, de femmes et d’enfants ?

Et s’il faut reconnaître la honte laissée par la torture de Maurice

Audin, faut-il oublier les centaines de Français, civils et militaires,

victimes du terrorisme, kidnappés, torturés et assassinés et jamais

retrouvés ? »

Pour le général Fournier, il est souhaitable que

« l’exemple retenu d’un militant d’un parti interdit et agissant

contre son pays n’occulte pas, notamment auprès des médias, le cas

de ce millier de militaires français, de souche européenne comme de

souche nord-africaine, qui ont été envoyés en mission en Algérie

pour y défendre les intérêts de la France et qui ont été portés

disparus soit au cours des combats, soit à la suite d’actes terroristes,

sans jamais se voir reconnaître la qualité de prisonniers de guerre et

qui ont subi privations, tortures et exécutions sommaires, sans que

jamais leur corps ne soit rendu aux familles, ni que l’État ne se

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préoccupe d’elles . »

er

Ainsi, les vingt appelés du 1 groupe de compagnies nomades

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d’Algérie. Les 1 et 3 sections, vingt « Français de souche européenne »

(FSE) et vingt-quatre « Français de souche nord-africaine » (FSNA),

avaient installé leur campement aux Abdellys, entre Tlemcen et Sidi Bel

Abbès. Un secteur agité. Attentats, assassinats, incendies de fermes,

er

enlèvements de civils… Dans la nuit du 31 octobre au 1 novembre

1956, probablement grâce à un ou plusieurs complices, des fellaghas se

glissent à l’intérieur du hangar, où dorment la quarantaine de

« nomades », près de la place du village. Pas de bruit de bagarre. Pas un

coup de feu. Seulement des aboiements de chiens. Au petit matin, le

hangar est désert. Même les armes, les munitions, les grenades, un

mortier de 60 et ses obus ont été emportés.

Séparés des FSNA, les vingt FSE sont emmenés dans la montagne.

Encordés les uns aux autres, pieds nus, en slip et maillot de corps, ils se

seraient déplacés de nuit afin que le millier de militaires français lancés à

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