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Si après un délai de réflexion de trois ans, vous ne choisissez pas
la nationalité algérienne,
VOUS BÉNÉFICIEREZ D’UN STATUT PARTICULIER.
Vous pourrez à tout moment entrer et sortir d’Algérie librement.
Dans la vie publique :
Vous jouirez des droits civils et des libertés essentielles.
Vous pourrez utiliser partout la langue française.
Vous pourrez choisir l’école de vos enfants.
Dans la vie économique et sociale :
Vous pourrez acheter, gérer et céder librement tous vos biens.
Vos biens fonciers ne pourront être expropriés qu’après une
indemnisation préalable garantie par l’aide de la France.
Si vous désirez rentrer en France, vous pourrez y emporter vos
biens, meubles et capitaux.
TOUT EN CONSERVANT LA NATIONALITÉ FRANÇAISE,
VOUS AUREZ LA GARANTIE D’UN TRAITEMENT
PRIVILÉGIÉ. »
L’autodétermination voulue par le général de Gaulle, cette « solution
du bon sens », ainsi qu’il la qualifiait au soir du 18 mars 1962, n’est,
d’emblée, qu’un catalogue de violations des différents chapitres, titres et
articles cosignés par les deux délégations. Elle devait « l’emporter sur la
frénésie des uns, l’aveuglement des autres, les agitations de beaucoup ».
Réduite à une « formalité dérisoire », pire des hypothèses évoquée dans
l’allocution élyséenne du 4 novembre 1960, elle plonge l’Algérie dans le
« chaos épouvantable » redouté ou envisagé froidement comme une
probabilité.
Quant aux garanties sur la sécurité des personnes, elles sont piétinées.
Le 18 mars, quelques heures avant que le général de Gaulle ne se félicite
de la fin de la guerre, étaient découverts, dans le massif du Zaccar, près
d’Orléansville, les corps ligotés, égorgés, éventrés et émasculés de deux
frères, Henri et Paul Couturier, dix-huit et quatorze ans. Ils avaient été
enlevés le 14 janvier dans un faubourg de Tenès. Le 24 janvier, La