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immatriculée 825 J9 ; Renée Benhamou, cinquante-six ans, de Tlemcen,
avait pris la route pour Oran. Vers 10 heures, a été aperçue à Aïn
Temouchent…
Joseph Roca, cinquante-six ans, chef de chantier au sein de la Société
Salas François Père & Fils. Dans la matinée du 5 juillet, il quitte Sidi Bel
Abbès dans son Ariane verte. Avec lui, son beau-frère, Thomas Botella.
Ils accompagnent à Oran la mère de Joseph Roca, Marie, son fils, Jean-
Claude, et une de ses nièces, qui, par une amie employée à la Compagnie
maritime, a obtenu trois places sur un bateau pour Marseille. Joseph Roca
et Thomas Botella ne rentreront pas à Sidi Bel Abbès.
Le 6 juillet, l’épouse de Joseph Roca, Isabelle, va au commissariat de
sa ville, où des Algériens ont remplacé les policiers européens. Rigolards,
les nouveaux représentants des forces de l’ordre plastronnent : « Votre
mari ne serait-il pas parti avec une femme ? » Elle va avoir droit à la
visite d’Arabes – informés par qui ? elle l’ignore – qui exigent de l’argent
et des médicaments pour son mari, opéré récemment de la vésicule
biliaire. Sans suite, évidemment.
Contrainte de quitter Sidi Bel Abbès et l’Algérie, Isabelle Roca va, en
métropole, multiplier les démarches auprès du ministère des Affaires
étrangères et de la Croix-Rouge. Fin octobre 1962, une lettre du consul
général de France à Oran, datée du 16, l’informe :
« M. Joseph Roca se trouve actuellement empêché de manifester
sa volonté, en raison des événements survenus en Algérie. À l’issue
des enquêtes que nous avons provoquées, il apparaît que l’intéressé
aurait été enlevé le 5 juillet 1962 à Oran, avec son beau-frère,
M. Thomas Botella, alors qu’ils circulaient à bord d’une Simca
o
Ariane verte n 411 EH 9G. »
La voiture s’est volatilisée.
Toujours le 5 juillet, à Oran. Vers 15 h 30, Paul Teuma, quarantequatre
ans, directeur des établissements Monserrat, spécialisés dans la
distribution de vins et de boissons gazeuses, quitte dans une Peugeot 404
son bureau, 18 boulevard Froment-Coste. Son inspecteur, Manuel
Hernandez, est assis à la place du passager. Deux camions, un Berliet,
conduit par Édouard Segura, et un Hotchkiss, conduit par Jean