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La sentence sera prononcée le 31 mai : quinze ans de détention et perte
de leurs droits civiques. Par anticipation, ils quitteront leurs cellules en
décembre 1966 et seront amnistiés en 1968.
Une pluie de sanctions va décimer les hauts gradés proches des
putschistes : 11 officiers généraux et 300 officiers supérieurs seront
condamnés à des peines allant jusqu’à quinze ans de prison et 530 seront
er
radiés des cadres de l’armée. 1 300 démissionneront. Le 1 REP du
commandant Denoix de Saint Marc sera dissous. « Premier régiment de
choc de l’armée française », selon le général Paul Vanuxem, cité comme
témoin devant le Haut Tribunal militaire, il avait été reconstitué deux fois
en Indochine, ayant perdu au combat la quasi-totalité de ses effectifs. En
Algérie, ses hommes avaient reçu plus de 3 000 citations. Également
e e
dissous, les 14 et 18 régiments de chasseurs parachutistes, des unités
d’élite, ainsi que le groupement des commandos parachutistes de réserve
générale et le groupement des commandos parachutistes de l’Air.
8 mai 1961. Dans une allocution célébrant le seizième anniversaire de
la capitulation de l’Allemagne, le général de Gaulle « demande au nom
de la France » aux « Algériens de souche française » de « renoncer aux
mythes périmés, aux agitations absurdes, d’où ne sortent que des
malheurs et de tourner leur courage et leurs capacités vers la grande tâche
à accomplir ». Il ajoute que « si les populations algériennes se laissaient
entraîner, lors de l’autodétermination, à une situation de sécession ou de
rupture », la France « ne saurait renoncer à ses propres enfants. Elle a, du
reste, les moyens nécessaires pour les protéger ». Avertissement : « Elle
cesserait de consacrer à des populations qui l’auraient rejetée ses efforts,
ses hommes et son argent. » C’est le contraire qui se produira.
Le « pronunciamiento militaire » pousse gouvernement français et
GPRA à se hâter. Le 10 mai, ils annoncent que la conférence d’Évian se
tiendra du 20 mai au 13 juin. À l’hôtel du Parc, Louis Joxe, ministre
d’État chargé des Affaires algériennes, préside la délégation française ;
Krim Belkacem, vice-président du GPRA, dirige l’algérienne. Malgré les
concessions de Paris, « trêve unilatérale des opérations offensives »,
abandon du régime particulier pour les minorités, libération de 6 000
prisonniers, transfert à Saumur, en résidence surveillée, des dirigeants du
FLN emprisonnés avec Ahmed Ben Bella, après le détournement, le