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Le 31 décembre, Marcel Braun et Henri Garat sont remis, à Rabat, à la
Croix-Rouge internationale. Pas le brigadier-chef Maurice Lanfroy qui,
en avril 1960 obtient l’autorisation d’écrire à ses parents, mais qu’un
tribunal militaire révolutionnaire condamne à mort, en août.
En janvier 1961, l’ALN annonce être prête à le gracier en échange de
l’engagement, par le gouvernement français, de ne pas exécuter l’exsous-lieutenant
Ahmed Ben Chérif, un déserteur de l’armée française. En
juillet 1957, il avait rejoint le FLN avec une partie de la section du
er
1 régiment de tirailleurs algériens, qu’il commandait dans la région
d’Aumale, égorgeant la dizaine de ses hommes, Européens et Arabes, qui
refusaient de le suivre. Capturé en octobre 1960, un tribunal militaire
l’avait condamné à mort.
En avril 1962, conformément aux accords d’Évian, Ahmed Ben
Chérif, qui, en septembre, prendra la tête de la gendarmerie algérienne,
est libéré. Pas Maurice Lanfroy.
Le 8 mai, le sénateur Bernard Lafay interpelle à son sujet Louis Joxe.
Il rappelle au ministre d’État chargé des Affaires algériennes le
télégramme qu’il lui a adressé, le 18 mars alors que, présidant la
délégation française, il s’apprêtait à signer les Accords :
« Puisque les circonstances vous le permettent, je vous demande
une nouvelle fois que le sort de plusieurs centaines de soldats
français prisonniers du FLN cesse d’être volontairement passé sous
silence. Vos interlocuteurs ont toujours refusé de répondre à ce
sujet, même à la Croix-Rouge internationale. Ils sont à même de
vous informer. Votre devoir est d’obtenir des renseignements sur le
nombre des prisonniers français survivants et sur les circonstances
dans lesquelles ont été abattus leurs camarades tués en captivité. Les
familles de nos prisonniers attendent que vous répondiez en
conscience à leur angoisse. »
Bernard Lafay conclut :
« Monsieur le Ministre, ces familles attendent toujours. »
Maurice Lanfroy est libéré le 19 mai.