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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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8 janvier 1961. Un nouveau référendum-plébiscite conforte le général

de Gaulle. Question : « Approuvez-vous le projet de loi soumis au peuple

français par le président de la République et concernant

l’autodétermination des populations algériennes et l’organisation des

pouvoirs publics en Algérie avant l’autodétermination ? » 75,25 % des

électeurs répondent « oui » en métropole, et 69,51 % en Algérie. Taux de

participation : 76,25 % en métropole et 58,76 % en Algérie, où le FLN a

ordonné l’abstention.

Depuis le 30 décembre, circulait, sur une feuille de papier à lettres à

en-tête du général d’armée Raoul Salan, un appel, depuis l’Espagne, à

résister au pouvoir gaulliste :

« Dans une pièce de Madrid, quatre Français se sont réunis

portant dans leur cœur l’angoisse de la patrie au bord de

l’éclatement. Ces hommes, le général Salan, ancien délégué général

du gouvernement et commandant en chef des forces en Algérie,

Pierre Lagaillarde, député d’Alger, Marcel Ronda, secrétaire général

de la Fédération des unités territoriales et groupes d’autodéfense

d’Algérie-Sahara, Jean-Jacques Susini, ancien président de

l’Association générale des étudiants d’Algérie, aussi divers que

résolus et unis, ne prétendent pas vous représenter. Mais chacun

d’entre eux est lié à la terre de France par tous les êtres chers qui y

reposent de Dunkerque à Tamanrasset, de même qu’ils sont tenus

par un serment qu’ils n’ont pas renié.

Ces quatre hommes feront tout pour partager, parmi vous, vos

souffrances et vos efforts. Mais la bataille doit être menée sous

toutes ses formes. C’est dans cet esprit que nous vous demandons

d’imposer le “non” au référendum du 8 janvier 1961. »

Le score massif du « non » à Alger, Blida, Oran, Bône, Constantine,

Mostaganem, Philippeville et Sidi Bel Abbès, villes façonnées par une

importante communauté européenne que tourmente son avenir, ne

dissuade pas le général de Gaulle de relancer, par l’intermédiaire de la

diplomatie suisse, les négociations avec le GPRA. Les pieds-noirs ? Des

« braillards ». Leurs réticences ? Elles l’horripilent. Ils ont cru en lui ? Il

a tourné la page. Ses serments ? Fariboles d’un temps révolu. En 1958, le

4 juin, à Alger : « Je vous ai compris ! » Le lendemain à Bône :

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