21.07.2022 Views

Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

« Rénovation ! Fraternité ! Voilà ce que Bône à son tour crie aujourd’hui

à la France. » Le 6 juin, dans la matinée à Oran : « La France est ici. Elle

est ici pour toujours ! » Dans l’après-midi à Mostaganem : « Vive

Mostaganem ! Vive l’Algérie ! Vive la République ! Vive la France !…

Vive l’Algérie française ! » Toujours le 6 juin, dans l’ordre du jour

adressé aux « Forces terrestres, navales et aériennes d’Algérie » : « Je

sais l’œuvre que, sous les ordres de vos chefs, vous accomplissez avec un

courage et une discipline exemplaires, pour garder l’Algérie à la France

et pour la garder française. » En 1959, le 30 août, au PC Artois du

général Challe : « Si nous perdions l’Algérie, je disparaîtrais

personnellement avec cette perte, et, avec moi, les institutions de la

France. » En 1960, le 29 janvier, à la télévision : « Français d’Algérie,

comment pouvez-vous écouter les menteurs et les conspirateurs qui vous

disent qu’en accordant le libre choix aux Algériens, la France et de

Gaulle veulent vous abandonner, se retirer d’Algérie et la livrer à la

rébellion ? » En mars, à Batna : « La France ne doit pas partir. Elle a le

droit d’être en Algérie. Elle y restera. » À Redjaz : « Moi vivant, le

drapeau vert et blanc ne flottera jamais sur Alger. » Et ces vœux du

31 décembre 1960 : « En Algérie, bien entendu, quoi qu’il arrive, la

France protégera ses enfants, dans leur personne et dans leurs biens,

quelle que soit leur origine, tout comme elle sauvegardera les intérêts qui

sont les siens. »

Des paroles que va balayer « le mouvement général dans le monde ».

Piétinée, sa signature, au bas de l’ordonnance du 7 janvier 1959 « portant

sur l’organisation générale de la défense », dont l’article 1 stipulait : « La

défense a pour objet d’assurer en tout temps, en toutes circonstances et

contre toutes les formes d’agression, la sécurité et l’intégrité du territoire,

ainsi que la vie de la population. »

Jacques Soustelle écrira :

« Jamais on ne vit plus odieuse duperie que celle qui consista à

faire croire à d’innombrables Français abusés qu’en votant “oui” ils

contribuaient, on ne sait trop par quelle opération magique, à

ramener la paix en Algérie quasi instantanément. Un député UNR

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!