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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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« Le cycle infernal du colonialisme est une réalité. Mais cette

réalité s’incarne dans un million de colons, fils et petits-fils de

colons, qui ont été modelés par le colonialisme et qui pensent,

parlent et agissent selon les principes du système colonial. »

Le 12 décembre 1957, lors d’une conférence donnée à Stockholm,

après avoir reçu le prix Nobel de Littérature, l’auteur de L’Étranger avait

résumé :

« En ce moment, on lance des bombes dans les tramways

d’Alger. Ma mère peut se trouver dans un ce ces tramways. Si c’est

cela la justice, je préfère ma mère. »

Haro dans les cercles germanopratins ! Relayés par les journaux

« progressistes » métropolitains, ils allaient s’empresser de tronquer ce

commentaire, en modifiant le sens : « Entre la justice et ma mère, je

préfère ma mère. » Et de déduire que le mouton noir algérois de la

pensée se désintéressait égoïstement des souffrances des colonisés.

En 1959, sur le plan militaire, le FLN subit défaite sur défaite. De

janvier à octobre 1957, la « bataille d’Alger », menée par le général

Massu et ses parachutistes, avait démantelé les réseaux terroristes qui

ensanglantaient la ville. De janvier à mai 1958, la « bataille du barrage »

a coupé l’ALN de ses bases arrière en Tunisie. Le 6 février 1959, le

général Maurice Challe, un aviateur, qui succède au général Salan à la

tête des armées françaises en Algérie, lance de vastes opérations qui

briseront les maquis de l’ALN. Le « Plan Challe » va durer jusqu’en

avril 1961. 26 000 fellaghas seront tués et 10 800 faits prisonniers.

Cependant, les atrocités du FLN perdurent. Mitraillage d’un manège

de fête foraine à Sidi Bel Abbès : un mort, un garçonnet de cinq ans qui,

sagement, attendait son tour, une pièce de monnaie dans la main.

Assassinat d’un moniteur d’aéro-club, près d’Oran. Grenade dans un bar

d’Alger : deux blessés graves. Une femme égorgée à Saïda. Un paysan

lacéré de coups de couteau, dans son champ à Oued-Fodda. Grenade à

Médéa : quinze blessés, dont cinq graves. Bombe sur la place de la mairie

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