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21 décembre 1958. Conformément à la Constitution que vient
d’approuver une large majorité de Français, un collège de 80 000 grands
électeurs, députés, sénateurs, conseillers généraux, représentants des
conseils municipaux, élisent le général de Gaulle président de la
République.
Le 30 janvier 1959, en civil, assis à son bureau, il interpelle à nouveau
le FLN, devant les caméras de télévision :
« Une lutte stérile se traîne encore en Algérie. Devant les
épreuves traversées, rien n’est plus vain que de donner dans les
slogans ou les rodomontades. Rien n’est absurde autant que
d’afficher l’intransigeance et la guerre ou, au contraire, de se livrer
au renoncement et à l’abandon. La vérité c’est qu’en ce moment le
destin de l’Algérie se forge, non point du tout par des mots, mais sur
place, au fond des âmes ; que ce destin est essentiellement dans les
Algériens eux-mêmes ; que ceux-ci, pour s’exprimer, voient
désormais s’ouvrir la voie du vrai suffrage universel, la seule qui
puisse être valable, voie qui ira s’élargissant et qui implique, bien
entendu, la liberté et la sécurité ; que ce pays admirable, mais noyé
de misère et étouffé par la crainte, doit se transformer dans les
domaines politique, économique, social, culturel, pour façonner sa
personnalité et se donner les moyens de vivre ; que cette grande
œuvre de progrès et de pacification s’accomplit avec la France et ne
saurait s’accomplir autrement ; que toutes les Algériennes et tous
les Algériens qui ont de l’avenir dans l’esprit, et d’abord les jeunes
gens, ont vocation d’y concourir.
À mesure que cela va se faire, on verra, sans nul doute, paraître
les éléments de la solution politique. Quant aux combats et aux
attentats que certains s’acharnent à prolonger, ils retarderont plus ou
moins l’évolution qui est en cours, mais ne pourront pas l’empêcher.
Et comme, dans ses profondeurs, l’Algérie a choisi la paix ; comme
la France, moins que jamais, renonce à la lui assurer, la guerre ne
peut mener à rien qu’à des misères inutiles. Il faudra bien en finir.
Alors ? Pourquoi pas tout de suite, dans d’honorables conditions,
ainsi que je l’ai proposé ? »
Intransigeant, le FLN ne veut rien entendre.