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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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21 décembre 1958. Conformément à la Constitution que vient

d’approuver une large majorité de Français, un collège de 80 000 grands

électeurs, députés, sénateurs, conseillers généraux, représentants des

conseils municipaux, élisent le général de Gaulle président de la

République.

Le 30 janvier 1959, en civil, assis à son bureau, il interpelle à nouveau

le FLN, devant les caméras de télévision :

« Une lutte stérile se traîne encore en Algérie. Devant les

épreuves traversées, rien n’est plus vain que de donner dans les

slogans ou les rodomontades. Rien n’est absurde autant que

d’afficher l’intransigeance et la guerre ou, au contraire, de se livrer

au renoncement et à l’abandon. La vérité c’est qu’en ce moment le

destin de l’Algérie se forge, non point du tout par des mots, mais sur

place, au fond des âmes ; que ce destin est essentiellement dans les

Algériens eux-mêmes ; que ceux-ci, pour s’exprimer, voient

désormais s’ouvrir la voie du vrai suffrage universel, la seule qui

puisse être valable, voie qui ira s’élargissant et qui implique, bien

entendu, la liberté et la sécurité ; que ce pays admirable, mais noyé

de misère et étouffé par la crainte, doit se transformer dans les

domaines politique, économique, social, culturel, pour façonner sa

personnalité et se donner les moyens de vivre ; que cette grande

œuvre de progrès et de pacification s’accomplit avec la France et ne

saurait s’accomplir autrement ; que toutes les Algériennes et tous

les Algériens qui ont de l’avenir dans l’esprit, et d’abord les jeunes

gens, ont vocation d’y concourir.

À mesure que cela va se faire, on verra, sans nul doute, paraître

les éléments de la solution politique. Quant aux combats et aux

attentats que certains s’acharnent à prolonger, ils retarderont plus ou

moins l’évolution qui est en cours, mais ne pourront pas l’empêcher.

Et comme, dans ses profondeurs, l’Algérie a choisi la paix ; comme

la France, moins que jamais, renonce à la lui assurer, la guerre ne

peut mener à rien qu’à des misères inutiles. Il faudra bien en finir.

Alors ? Pourquoi pas tout de suite, dans d’honorables conditions,

ainsi que je l’ai proposé ? »

Intransigeant, le FLN ne veut rien entendre.

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