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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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pas exclus des débats, puis des scrutins, enfin des institutions, qui

régleront le sort de l’Algérie et assureront sa vie politique, j’affirme

qu’ils auront, comme tous les autres et ni plus ni moins, l’audience,

la part, la place, que leur accorderont les suffrages des citoyens.

Pourquoi donc les combats odieux et les attentats fratricides, qui

ensanglantent encore l’Algérie, continueraient-ils désormais ? »

Le 13 octobre, à l’Assemblée nationale, Michel Debré revient sur la

« déclaration décisive » du général de Gaulle :

« La France en bonne voie de redressement, la France en bonne

voie de reprendre sa force dans un monde difficile se doit de faire

en sorte que cesse le cycle infernal de la violence. Elle doit créer le

changement, changement nécessaire pour l’Algérie, changement

nécessaire pour la France tout entière et, disons-le aussi, pour la

liberté, cette ouverture hors de la tragédie.

Comment peut-elle se faire ? Il n’est qu’un chemin, et c’est la

valeur éminente du président de la République que d’avoir ouvert ce

chemin, le retour au droit. Comment peut se faire ce retour au droit

et qu’est-ce que le droit ?

Le retour au droit, ce n’est pas et ce ne peut pas être la

reconnaissance d’une prétendue souveraineté algérienne. Il n’y a

pas de souveraineté algérienne, il n’y en a jamais eu.

Le retour au droit, ce n’est pas davantage, ce ne peut être

davantage une négociation politique avec les dirigeants de la

rébellion. Les hommes qui se sont placés à la tête des éléments

rebelles n’ont reçu aucun mandat et le terrorisme n’a jamais donné

de titre juridique, pas plus que n’en donne l’appel à l’étranger ou

l’obéissance à des gouvernements étrangers […]. »

Pourtant, le 10 novembre, au cours d’une conférence de presse à

l’Élysée, c’est aux « dirigeants de la rébellion », dépositaires d’« aucun

mandat », que le général de Gaulle offre de « débattre ».

« Je dis encore une fois que si les chefs de l’insurrection veulent

discuter avec les autorités des conditions à la fin des combats, ils

peuvent le faire. Les conditions, je le répète, seraient honorables,

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