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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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gouvernements. Enfin, un homme politique qui redonnait aux pieds-noirs

confiance en la métropole. Il les avait persuadés qu’il allait rétablir la

paix et maintenir l’Algérie dans la France, pas qu’il ferait le contraire. »

1962. Les Européens n’ont plus leur place dans cette Algérie qu’ils ont

construite et que le FLN compte s’approprier. Enlèvements et assassinats

er

les poussent au départ. Le 1 juin, à 5 heures du matin, Daniel monte, à

Maison-Blanche, à bord d’un Breguet Deux-Ponts qui s’envole pour

Toulouse. Avec lui, dans l’appareil, sa sœur Hélyette, sa tante maternelle,

Edwige Coll, surnommée « Vigette », mariée à Charles Callegia, un

Rivéen d’origine maltaise, et leur fils Michel. Dans un autre avion, à

destination de Lyon, car « le Breguet Deux-Ponts pour Toulouse était

complet », Charles Callegia et Antoine Coll. Ce dernier, en 1959,

prévoyant une aggravation des désordres, a acheté une ferme à Saint-

Nicolas-de-la-Grave, dans le Tarn-et-Garonne. « Mon père dont j’étais

très proche et ma mère refusaient de quitter leur pays. Les fermes isolées

étaient attaquées l’une après l’autre. Sauf la nôtre. Mon père se savait

menacé. Il faisait attention à tout. »

Le 8 avril, les pieds-noirs ont été exclus du référendum. 90,7 % des

électeurs de métropole ont approuvé « le projet de loi soumis au peuple

français par le président de la République et concernant les accords à

établir et les mesures à prendre au sujet de l’Algérie sur la base des

déclarations gouvernementales du 19 mars 1962 ». Les parents

er

Akermann furent donc interdits d’isoloir. Le 1 juillet, les Algériens

répondront « oui » à la question : « Voulez-vous que l’Algérie devienne

un État indépendant coopérant avec la France dans les conditions définies

par les déclarations du 19 mars 1962 ? »

Tandis que « la marche de l’Histoire » autour de laquelle le général de

Gaulle a entortillé la « grandeur de la France » poursuit sa progression

obstinée, le 12 juin 1962, un lundi, le sol se dérobe sous les pieds des

Akermann. « Comme tous les lundis, papa était allé au marché de

Boufarik. Profitant de son absence, il semble que des fellaghas aient

commencé par neutraliser les chiens qui gardaient la cour de la ferme.

Puis ils ont poussé maman, certainement sans ménagement, à l’intérieur

de la maison. À peine papa est-il rentré du marché que les fellaghas l’ont

mis en joue et maîtrisé. Après, nous ne pouvons que craindre le pire,

voire le pire du pire… »

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