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En 1830, la population algérienne comptait 3 millions d’habitants ; en 1936, 6,2 ; en 1948 :
7,5 millions ; en 1954 : 8,4 millions ; en 1962 : 9,5 millions. Où est le crime contre l’humanité ? » Et
de citer deux historiens, Gilbert Meynier et Claude Liauzu, qui écrivaient, le 2 juin 2005, dans Le
Nouvel Observateur, à la suite des déclarations d’Abdelaziz Bouteflika, le mois précédent : « Si les
mots ont un sens, il est faux d’affirmer que la colonisation française a été un génocide mené sur cent
trente-deux ans. » Rappelons, par ailleurs, la définition du « crime contre l’humanité », donnée par
l’article 6 du statut du Tribunal militaire international, qui, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, a
jugé à Nuremberg vingt-quatre des principaux dignitaires nazis : « Les crimes contre l’humanité :
c’est-à-dire l’assassinat, l’extermination, la réduction en esclavage, la déportation, et tout autre acte
inhumain commis contre toutes populations civiles, avant ou pendant la guerre, ou bien les
persécutions pour des motifs politiques, raciaux ou religieux, lorsque ces actes ou persécutions, qu’ils
aient constitué ou non une violation du droit interne du pays où ils ont été perpétrés, ont été commis à
la suite de tout crime rentrant dans la compétence du Tribunal, ou en liaison avec ce crime. » Dans Le
Figaro du 17 février 2017, Emmanuel Macron reviendra sur ses propos : « Je ne veux pas faire
d’anachronisme ni comparer cela avec l’unicité de la Shoah, mais la colonisation a bel et bien
comporté des actes de barbarie que nous qualifierions aujourd’hui de crimes contre l’humanité. » Le
18 février, en meeting au Zénith de Toulon, il ne parlera plus que de « crime contre l’humain ». Et
paraphrasant le général de Gaulle, le 4 juin 1958, à Alger, il lancera maladroitement aux pieds-noirs :
« Je vous ai compris. » Une formule qu’une majorité de pieds-noirs avait interprétée comme une
trahison… À noter que, le 23 novembre 2016, dans une interview au Point, Emmanuel Macron se
montrait plus nuancé : « Oui, en Algérie, il y a eu la torture, mais aussi l’émergence d’un État, de
richesses, de classes moyennes, c’est la réalité de la colonisation. Il y a eu des éléments de
civilisation et des éléments de barbarie. »
4. Nicolas Baverez, Le Point, 23 février 2017.
5. Interview parue dans Le Figaro du 17 mars 2016. Boualem Sansal a préfacé Pieds-noirs, les
bernés de l’Histoire, le livre de l’auteur paru aux éditions de l’Archipel en 2014.
6. Tribune parue dans Figaro Vox le 10 mars 2016.
7. SAS : section administrative spécialisée.
8. Jean Brune, Cette haine qui ressemble à l’amour, La Table Ronde, 1961.
9. Georges-Marc Benamou, op. cit.
10. René Mayer, Algérie : mémoire déracinée, L’Harmattan, 2001.
11. Charles de Gaulle, Mémoires de guerre, tome 1, Plon. 1954.
12. Alain Peyrefitte, C’était de Gaulle, tome 1, Fayard, 1994.
13. Alain Vircondelet, HuffingtonPost, 6 octobre 2016.
14. André Rossfelder, op. cit.
15. Mohand Hamoumou, Et ils sont devenus harkis, Fayard, 1993.
16. Alain Peyrefitte, op. cit., tome 1.
17. ATO : auxiliaires temporaires occasionnels. Ce sont des policiers arabes hâtivement recrutés
pour remplacer les policiers français.
18. Geneviève de Ternant, L’Agonie d’Oran, 3 tomes, J. Gandini, 1994, 1996 et 2000.
19. Jean Monneret, La Tragédie dissimulée. Oran, 5 juillet 1962, Michalon, 2006.
20. Joseph Katz, L’Honneur d’un général. Oran 1962, L’Harmattan, 2000.
21. Jean Monneret, op. cit.
22. Geneviève de Ternant, op. cit.
23. GRFDA (Groupe de recherche des Français disparus en Algérie), 65 boulevard de la Plage,
33120 Arcachon. Tel : 05 57 52 08 27.
Mail : col.gda@wanadoo.fr
24. Anne Liskenne, L’Algérie indépendante. L’ambassade de Jean-Marcel Jeanneney (juillet 1962-
janvier 1963), Armand Colin, 2015.