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Ainsi, une note du 19 juin, signée du général Michel Fourquet,
commandant supérieur des forces armées en Algérie, qui stipulait :
« En cas de légitime défense, ou pour porter assistance à des
personnes en danger, les secours sont apportés à l’initiative et surle-champ
par les personnes ou petits groupes de militaires se
trouvant sur les lieux ou à proximité, conformément à l’article 63 du
Code pénal. Si pour porter secours il faut engager une unité, l’ordre
ou l’autorisation du commandant de corps d’armée sont
nécessaires. »
Cette note, se justifiera le général Katz,
« insistait sur le respect de la souveraineté algérienne et nous
enlevait pratiquement toute charge du maintien de l’ordre. Les
forces de troisième catégorie, c’est-à-dire les unités de l’armée,
autres que la gendarmerie, ne recevaient aucune mission
d’intervention sauf sur ordre du Génésuper, des commandants de
corps d’armée et à la demande expresse et écrite des autorités
civiles qui, tant du côté français que du côté algérien, seraient mises
er
en place à partir du 1 juillet sans être encore capables d’apprécier
la situation. Qu’un incident survienne et l’ordre d’intervention
arrivera trop tard ; les dispositions arrêtées étaient bonnes tout juste
à régler une manifestation dans une paisible sous-préfecture ».
Coût humain de la célébration de l’indépendance de l’Algérie, à Oran :
des centaines de morts et de disparus, macabre résonance à cet éditorial
du 31 août 1955 sur Radio Damas :
« En Algérie, un million d’étrangers environ, armés ou non, se
trouvent face à face avec dix millions d’Arabes disséminés sur toute
l’étendue du territoire. Aussi, si chaque Arabe avait à tuer un
Français, il serait possible d’exterminer sans exception tous les
Français, contre un chiffre de martyrs qui ne dépasserait pas le
douzième de l’ensemble du vaillant peuple algérien. Le facteur
initial et fondamental qui doit décider les Français à évacuer et
déguerpir est un climat de terreur permanente et de peur
permanente. »