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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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de services de son frère ; l’attestation par laquelle le ministre des Armées,

le 10 décembre 1964, lui a décerné la mention « Mort pour la France » ;

et une citation à l’ordre de l’armée comportant l’attribution de la Croix

de la valeur militaire avec palme :

« Gradé énergique, discipliné, travailleur et dévoué. A participé

comme volontaire en 1956-1957 à de nombreuses opérations de

sécurité et de maintien de l’ordre en Grande-Kabylie. A trouvé la

mort dans la nuit du 29 au 30 août 1957, au cours d’un violent

accrochage contre une forte bande rebelle, à proximité du village

d’Aït Ferrach (secteur Michelet). »

Maintenant, Roger Bonhomme sait que son frère est mort. La nuit, il

ne l’entend plus frapper à la porte de l’appartement. « Depuis le 30 août

1957, j’étais dans le flou. » Le nom de Paul Bonhomme figure sur une

colonne du Mémorial national de la guerre d’Algérie et des combats du

Maroc et de la Tunisie, quai Branly, à Paris. Il a aussi été gravé, à

Perpignan, sur le Mur des disparus.

Une interrogation dévore cependant Roger Bonhomme : « J’aimerais

tant savoir où se trouve la dépouille de Paul. Il n’a pas de tombe. On n’a

même pas pu récupérer ses affaires personnelles. » Sa femme confie :

« Ce que mon mari a enduré pendant toutes ces années, ces incertitudes,

ces angoisses qui le minaient, est inhumain. »

1. Marie Cardinal, Les Mots pour le dire, Grasset, 1975.

2. Claude Grandjacques, Des Miades aux djebels. Notre guerre d’Algérie. Alain, André, Bernard et

Claude, 1956-1962, édité par l’association Miages-djebels, 2006.

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