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des achats à Oran…
Bénéficiant d’une permission, le soldat Maurice Cassis, de l’école
militaire de Koléa, avait pris, à Blida, le train de 8 heures pour Oran où
habitait sa famille. Aucune trace de son arrivée…
Oranaise, Geneviève de Ternant consacrera un ouvrage en trois
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volumes à L’Agonie d’Oran . Citant la phrase de Charles Péguy : « Qui
ne gueule pas la vérité quand il sait la vérité, se fait le complice des
menteurs et des faussaires », elle notera que, s’ils n’ont pas été aussitôt
assassinés, souvent après d’horribles tortures, nombre d’hommes enlevés
ont été internés dans des camps, utilisés comme esclaves dans des usines,
des mines, sur des chantiers ou dans des opérations de déminage. Quant
aux femmes, certaines ont été vendues à des maisons closes, à des bars à
soldats ou à des réseaux internationaux de prostitution opérant au
Maghreb ou en Afrique noire. Autre ignominie : des
malheureux étaient vidés de leur sang dans des « cliniques » du FLN afin
de permettre des transfusions à des fellaghas blessés.
Dès 1963 est publiée en Suisse une brochure intitulée Le Drame des
disparus d’Algérie. À l’origine de cet opuscule : une « Commission
internationale de recherche historique sur les événements d’Algérie »,
pilotée par Jacques Soustelle, alors dans la clandestinité.
On y lit :
« C’est après les accords d’Évian et souvent même après la
proclamation de l’indépendance algérienne, que 2 000 personnes
ont été enlevées, séquestrées, torturées, soumises à des traitements
dégradants et souvent assassinées. Cette constatation permet
d’apprécier à sa juste valeur la thèse officielle selon laquelle les
accords d’Évian, geste de sagesse politique du plus haut degré, ont
jeté les bases d’une coopération confiante entre la France et le
nouvel État algérien. »
En 1934, Jacques Soustelle, ethnologue, avait adhéré au Comité de
vigilance des intellectuels antifascistes et, en juin 1940, il avait rallié le
général de Gaulle à Londres. Un homme blessé dans sa fidélité gaulliste
par les revirements et les engagements non tenus de l’ancien chef de la
France libre. Écarté par Guy Mollet, le 30 janvier 1956, du poste de