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Algérie, les oubliés du 19 mars 1962

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des achats à Oran…

Bénéficiant d’une permission, le soldat Maurice Cassis, de l’école

militaire de Koléa, avait pris, à Blida, le train de 8 heures pour Oran où

habitait sa famille. Aucune trace de son arrivée…

Oranaise, Geneviève de Ternant consacrera un ouvrage en trois

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volumes à L’Agonie d’Oran . Citant la phrase de Charles Péguy : « Qui

ne gueule pas la vérité quand il sait la vérité, se fait le complice des

menteurs et des faussaires », elle notera que, s’ils n’ont pas été aussitôt

assassinés, souvent après d’horribles tortures, nombre d’hommes enlevés

ont été internés dans des camps, utilisés comme esclaves dans des usines,

des mines, sur des chantiers ou dans des opérations de déminage. Quant

aux femmes, certaines ont été vendues à des maisons closes, à des bars à

soldats ou à des réseaux internationaux de prostitution opérant au

Maghreb ou en Afrique noire. Autre ignominie : des

malheureux étaient vidés de leur sang dans des « cliniques » du FLN afin

de permettre des transfusions à des fellaghas blessés.

Dès 1963 est publiée en Suisse une brochure intitulée Le Drame des

disparus d’Algérie. À l’origine de cet opuscule : une « Commission

internationale de recherche historique sur les événements d’Algérie »,

pilotée par Jacques Soustelle, alors dans la clandestinité.

On y lit :

« C’est après les accords d’Évian et souvent même après la

proclamation de l’indépendance algérienne, que 2 000 personnes

ont été enlevées, séquestrées, torturées, soumises à des traitements

dégradants et souvent assassinées. Cette constatation permet

d’apprécier à sa juste valeur la thèse officielle selon laquelle les

accords d’Évian, geste de sagesse politique du plus haut degré, ont

jeté les bases d’une coopération confiante entre la France et le

nouvel État algérien. »

En 1934, Jacques Soustelle, ethnologue, avait adhéré au Comité de

vigilance des intellectuels antifascistes et, en juin 1940, il avait rallié le

général de Gaulle à Londres. Un homme blessé dans sa fidélité gaulliste

par les revirements et les engagements non tenus de l’ancien chef de la

France libre. Écarté par Guy Mollet, le 30 janvier 1956, du poste de

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