Viaggi, esposizioni e istruzione tecnica in Piemonte

À propos de Louvain, j’oubliais de dire que j’y ai admiré l’hotel de ville, entièrement restauré
de 1827 à 1842. L’église de Saint Pierre ou de Saint Paul, avec un très beau jubé, quelques
remarquables peintures de Hemings, et quelques méchantes croutes modernes: et que M.r Band
nous a conduits voir une galerie particulière, ou parmi une foule de tableaux d’une désolante
médiocrité, généreusement baptisées du noms glorieux de Mieris, de Van-Ostade, de Rembrandt,
de Teniers, et de Vousvermuns, nous avons vu quelques bons tableaux.
Demain je ferai mes visites à Monsieurs Arrivabene, Masuy, et Quetelet. Je viens de recevoir
une lettre de M.r Mauss qui m’en envoie une de recommandation pour M.r le Ministre des travaux
publics, qui n’est plus ministre depuis quelques jours et que je ne verrais pas. J’ai reçu aussi une
lettre de Prandi qui a pris pour nous un petit quartier tous près du soi, ou je serai j’espère très bien
et très commodément casé. Enfin Paul-Emile [Botta] m’a écrit aussi pour me remercier de me
proposition, et me disant qu’il n’est pas assez agé pour accepter la retraite que je lui propose.
Je ne sais trop combien de jours je m’arrêterai encore en Belgique: je compte bien voir Malines,
Gand, Anvers et Maneur: je m’embarquerai très probablement à Ostende pour Margate. Je crois
que ce que tu peux faire de mieux c’est d’adresser tes lettres à Monsieur Fortunato Prandi // 13.
Davie’s Street Berkeley Square Londres, pour remettre à M.r Ch. Giulio: ou bien tout simplement à
M.r Giulio, poste restante à Londres. Mais de toute manière ne manques pas de m’écrire, de
m’écrire souvent, de m’écrire beaucoup, car tes lettres me font un grand bien: je serais à Londres
avec bien plus de plaisir si j’ai l’espoir d’y en trouver!
J’en reviens encore à la même idée: je me trouve très mal dispose pour tirer parti de mon
voyage: je ne suis pas assez ignorant pour qu’une observation superficielle me puisse beaucoup
apprendre: mai je suis loin d’être assez instruit pour pouvoir rien approfondir en courant le monde
comme je suis forcé de le faire. Mon voyage n’aboutira à rien, qu’à me tenir éloigné de tout ce que
j’ai du plus cher au monde, et à satisfaire une vaine curiosité.
J’espère bien que l’amélioration que tu m’annonces dans l’état de notre jeune nièce se sera
soutenu: donnes-moi de ses nouvelles et de celles de toute la famille et des Scialoja si tu en as: fais
pour moi mille amitiés à tout le monde, à qui je n’écris pas parce-que le temps me manque.
J’aurai à écrire une longue lettre à M.r Desambrois, qui me volera une partie du temps que je
voudrais donner à t’écrire. Mais surtout sois bien tranquille à notre égard, car nous partons fort
bien, et nous nous soignons de toutes nos forces. Aimez-moi. Soignes toi. Soignes toi. Soignes toi :
car je n’ai d’autre bien que de te savoir bien portante. Emile est toujours charmant: j’espère que ce
voyage lui profitera: il vous embrasse et vous écrira bientôt. Bonjour mes belles âmes: adieu mon
petit bonhomme. Souvient toi de ton père.
Giulio
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