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Dieu, il attribue l'élément commun à l'ousia et l'élément propre aux
hypostasis. Or, l'homoousios, moins utilisé par Saint Basile s'il
désigne l'identité numérique de Dieu, assume ces éléments, le
commun et le propre, en un. L'ousia divine est simple, et non point
composée; elle est commune sans s'abstraire des individualités
personnelles. 12
Concrète, simple et commune, l'ousia de chaque hypostasis
est identique, selon l'enseignement de 1'homoousios; elle est aussi
identique aux hypostases, ce par quoi elles se rapportent l'une à
l'autre, ne sont donc point des accidents extérieurs à l'ousia. Les
trois hypostases sont en relation, selon leur ousia identique. 13
Les Trois Personnes divines ont le même "contenu
essentiel"; elles se contiennent mutuellement. Chacune donne aux
autres tout ce qu'elle a. Le Père source personnelle de la divinité,
communique entièrement sa nature au Fils et à l'Esprit de manière
que la divinité absolue des hypostases s'accomplit dans leur unité
absolue.
Dans sa lettre 38, Saint Basile nous montre de la façon la
plus précise la distinction entre Ousie et Hypostasis. 14 Saint Basile
commence par constater que la confusion sur le sens des mots
ousia et hypostasis dans les "dogmes mystiques", exige d'abord
une brève explication des termes: "Comme beaucoup ne
distinguent pas, dans les dogmes mystiques la substance, qui est
commune, du principe des hypostases, et que, pour cette raison, ils
retombent dans les mêmes concepts et pensent qu'il est absolument
indifférent de dire substance ou hypostase (d'où encore il a plu à
quelques-uns… de parler d'une seule hypostase comme ils parlent
d'une seule substance; et réciproquement ceux qui acceptent les
trois hypostases pensent qu'il faudrait aussi en vertu de cette
adhésion, soutenir la division des substances selon le même
12 SAINT BASILE, Sur le Saint Esprit, 17-41, PG. 32, 144 BD; IBIDEM,
Homélie contre Sabellius et arius et Eunome 3 à 5, PG. 31, 604 D - 605 B et 609
C.; IBIDEM, Lettre 38, 4, PG. 32, 332 A, 333 A.
13 SAINT BASILE, Contre Eunome, 2, 28, PG. 29, 637 A - 640 B.; SAINT
GRÉGOIRE DE NAZIANZE, Discours, 29, 16, PG. 36, 96 A.
14 Lettre 38 écrite en 369 ou 370. Certains attribuent cette lettre à Saint Grégoire
de Nysse. L'éditeur bénédictin fait remarquer que tous les manuscrits dont il s'est
servi sont d'acco rd pour l'attribuer à Saint Basile. cf. Y. COURTONNE, SAINT
BASILE, Lettres I, Paris 1957, p. 81.
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