revista arhiepiscopiei craiovei, arhiepiscopiei râmnicului, episcopiei ...

eligieuses entre l’Occident et l’Orient. 18 Le premier avait une
accentuée vocation mythologique, le second, une forte vocation
rationnelle. L’un oppose l’humain à l’Être/Divinité, par un
phénomène d’abstractisation et de conceptualisation rationnelle du
mythe, l’autre oppose la Révélation de l’Être/Divinité à l’humain
par un phénomène de mythologisation et de métaphorisation des
vérités rationnelles. De plusieurs points de vue, les recherches de
Hans Jonas se détachent qualitativement des approches appartenant
aux autres chercheurs, par la contribution révolutionnaire qu’il
applique, non tellement aux recherches des origines du
gnosticisme, mais plutôt à la compréhension de la phénoménologie
du „logos de la gnose”, dans l’interprétation heideggérienne. 19 Il va
avouer en ce sens : „la tache que je me suis proposée, un peu
différente mais complémentaire par rapport aux recherches
précédentes, vise un but philosophique, celui de comprendre
l’esprit qui s’exprime et de dégager, de la déconcertante
multiplicité de ses expressions, une unité qui soit intelligible…
c’est l’impression que j’ai eue dès le premier jour où je me suis
rapproché aux sources, et elle n’a fait qu’augmenter en intensité
depuis”. 20 Dans ce contexte, la question posée par I.P. Culianu
dans son étude consacrée à Jonas, 21 concernant l’identification et
la définition de cet esprit gnostique, trouvera chez le philosophe
allemand une réponse sans équivoque : „ce qui inspire la pensée
gnostique, c’est la découverte angoissante de la solitude humaine
au sein du cosmos, de la parfaite altérité de son propre être, mais
aussi du monde entier. Cet état d’esprit dualiste est la toile de fond
de l’entière attitude gnostique. C’est sur ce socle dualiste et sur
cette expérience fondamentale, intensément vécue par l’homme,
que se fondent les doctrines dualistes les plus distinctes”. 22 Cette
observation fondamentale sera le point de départ de Hans Jonas
dans sa description de cet „esprit existentiel”, utilisant dans sa
recherche une lecture existentialiste, dans la clé heideggérienne,
qui tentera à reconstituer, au-delà du mythe gnostique, un
18
STELIAN MANOLACHE, Op.cit., p. 31; apud HANS JONAS, La religion
gnostique, p. 36-43.
19
I.P.CULIANU, Op. cit., p. 37.
20
HANS JONAS, Op. cit., p. 12.
21
I.P.CULIANU, Op. cit., p. 37.
22
HANS JONAS, Op. cit., p. 330.
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