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revista arhiepiscopiei craiovei, arhiepiscopiei râmnicului, episcopiei ...

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impuissante et sans relation normative avec le monde, elle est une<br />

transcendance vide ; le rapport de l’homme à la réalité qui<br />

l’entoure, à travers un Dieu caché, est une conception nihiliste :<br />

„aucun Nomos n’émane plus de Lui, aucune loi qui gouverne la<br />

nature, aucune loi qui gouverne le corps et la conduite humaine,<br />

tout se déroule dans l’ordre naturel”. 33 Les conséquences de cet<br />

antinomisme nihiliste gnostique sur la conduite de l’homme<br />

moderne s’avéreront catastrophiques. Refusant de faire partie de<br />

l’ensemble de la nature, l’homme se placera au-dessus de celle-ci,<br />

dans un plan qui signifie, en fait, au-dessus de la loi, au-delà du<br />

Bien et du Mal, devenant désormais sa propre loi, alors que la<br />

Connaissance Rationnelle et la soif de pouvoir sont les seules<br />

autorités qu’il accepte. Selon Jonas, cette dévalorisation<br />

existentielle conduit à l’annulation de la spiritualité de cette nature<br />

et l’abandon de celle-ci au gré des sciences physiques: „Cela a<br />

quelque chose de commun avec le mépris gnostique de la nature.<br />

Aucune philosophie n’a été si peu préoccupée par la nature que<br />

l’existentialisme, aux yeux duquel celle-ci n’a aucune dignité”. 34<br />

Hans Jonas remarque que l’homme moderne, de même que<br />

l’homme gnostique antique, „est jeté dans un monde qui lui est<br />

adverse, dans une nature anti-divine et donc, antihumaine; c’est un<br />

monde indifférent, et, dans ce dernier cas, il n’y a que le Vide<br />

Absolu, l’Abîme Insondable. Au démoniaque, qui, dans la<br />

conception gnostique, était encore anthropomorphique, la science<br />

moderne n’attribuera même pas cette qualité d’adversaire… Cela<br />

fait que le nihilisme moderne soit encore plus radical et plus<br />

désespéré que n’avaient jamais été les nihilismes gnostiques, avec<br />

toute la terreur qu’ils avaient éprouvée devant le monde et malgré<br />

leur mépris envers les lois du monde. La fait que l’homme est seul<br />

dans sa finitude, qui ne lui donne point d’autre certitude que celle<br />

de la mort, qu’il est seul dans sa condigence et dans le néant<br />

objectif de ses autocréations du sens, sera, en effet, sans<br />

précédent”. 35 En d’autres mots, cette description de la condition de<br />

l’homme moderne sera le produit dernier de la raison humaine,<br />

laissée en proie à elle-même par le refus du Transcendent et de<br />

33 IBIDEM, p. 432.<br />

34 HANS JONAS, Op. cit., p. 439.<br />

35 IBIDEM, p. 440-441.<br />

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