revista arhiepiscopiei craiovei, arhiepiscopiei râmnicului, episcopiei ...

quel est son principe directeur et vers quel dénominateur commun
se dirige-t-elle ?”. 37 Ce dénominateur commun sera trouvé dans la
dominante de l’époque, représentée par le caractère dualiste,
transcendent et rédempteur de la fin de l’Antiquité. 3) Enfin, dans
le troisième pas, Hans Jonas partira d’une interprétation
existentialiste de ce matériel – notamment, de la littérature
mazdéenne et des ouvrages de la Bibliothèque de Nag Hammadi –
qui sera faite dans une clé heideggérienne, mettant en évidence
quelques composantes de ce phénomène gnostique et construisant
un véritable Weltanschauung gnostique, une vision reflétant la
manière dont l’homme gnostique se rapporte à son existence au
monde. Il lancera à cette occasion une prémisse herméneutique
existentielle, où, à l’aide de quelques mots-clés (tels: „exile”,
„étranger”, „vie étrangère”, „sommeil”, „réveil”, „appel,
„réponse”), il expliquera l’attitude du gnostique face au monde: „la
découverte angoissante de la solitude humaine au sein du Cosmos,
de la parfaite altérité de son être et du monde entier.” Cet état
d’esprit dualiste formera le fond et le socle sur lesquels sera bâtie,
entièrement, cette attitude gnostique. En d’autres mots, le noyau
générateur de la pensée du type gnostique se trouverait dans la
conscience humaine malheureuse qui, à un moment donné, se
perçoit elle-même en divorce avec le monde, dont elle repousse la
solidarité comme étrangère. Il s’agit de résoudre, somme toute, le
dilemme de Dieu dans le monde et de repérer la cause du mal de ce
monde, à travers une réponse rationnelle qui, en fait, est un
problème de nature religieuse. Le principe du dualisme gnostique
n’est pas le produit d’une révélation, mais le résultat purement
humain d’une spéculation intellectuelle du type dialectique, mais
aussi la conséquence d’une tentative radicale de rationnaliser la
révélation chrétienne et de la déterminer de se plier aux
mécanismes de la raison humaine, qui pense dans des catégories
binaires, selon la règle de l’exclusion, du type „ou bien… ou
bien…”, au détriment de la pensée du type „et… et…”, pratiquée
par l’Église. Si le Christianisme Orthodoxe demande à l’homme un
effort ascétique de dépassement de sa rationalité d’Être déchu,
pour s’élever à travers l’Épectase vers la Connaissance de Dieu,
sans contredire les catégories de la logique humaine, mais étant
37 IBIDEM, Op. cit., p. 46.
57