revista arhiepiscopiei craiovei, arhiepiscopiei râmnicului, episcopiei ...

secouement de la somnolence spirituelle, mais qui engendre en
même temps le désespoir et l’effroi. Les métaphores du sommeil
décrivent le mieux la condition gnostique de la vie d’ici-bas: „Par
l’étincelle divine, l’homme a été jeté dans un monde qui a endormi
sa conscience et qui a obscurci le souvenir de ses propres origines.
C’est pour cela que la gnose est appel au réveil [de l’Étincelle
n.n.], révélation de la condition de l’homme étranger à ce monde
et, simultanément, à son essence divine. Cette exhortation au réveil
se fait par un appel extra-mondain, auquel l’homme répond d’une
manière ou d’une autre, appel et réponse que le manichéisme, par
exemple, va hypostasier en deux personnages distincts, dont l’un
est le maître des Ténèbres, et l’autre, le maître de la Lumière.
L’appel est lancé par un Messager ou un Envoyé, qui est l’étranger
par excellence par rapport au monde”. 26 Son action est à la fois
active et passive, car c’est lui-même qui doit sauver la partie divine
chutée dans le monde, mais c’est également lui-même celui qu’il
faut sauver, dans la mesure où il parvient à s’identifier avec cette
partie divine. Il sera un Salvator Salvatus ou un Rédempteur
Sauvé, l’avènement au monde du Messager n’étant pas un fait
unique et irrépétable. C’est, au contraire, un événement qui se
répète à plusieurs reprises et à plusieurs niveaux, où l’expérience
religieuse de l’exile, la récurrence du thème de „l’Étranger” et du
monde terrorisé par l’immensité de l’espace et du temps,
l’expérience religieuse de la mort circonscrite à la métaphore du
sommeil, l’appel au salut et la réponse de l’âme sont les
principales invariables du mythe gnostique chez Hans Jonas, „les
traits universels de l’attitude gnostique face au monde”. 27
Le gnosticisme existentialiste ou la variante nihiliste moderne
dans la conception de Hans Jonas
Parmi les adeptes de la théorie gnostique de la modernité, Hans
Jonas fait figure à part, en partant de l’interprétation du
gnosticisme antique dans une clé existentialiste, en décrivant la
condition de l’homme gnostique dans les termes de la philosophie
heideggérienne – l’aliénation, le rejet dans le monde, l’absurde de
26
HANS JONAS, Op. cit., p. 107.
27
HANS JONAS, Le syndrome gnostique, dans ,,Le origine dello gnosticismo”,
Leyd, 1967, p. 90-108.
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