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arrivé au sommet de sa pensée, il se retourne pour contempler la
montée à partir de son point le plus haut: "En effet, du Père naît le
Fils, par qui toutes choses ont été faites, et avec qui l'Esprit Saint
est toujours inséparablement connu, car on ne peut arriver à penser
au Fils sans avoir d'abord été illuminé par l'Esprit". 35 Tel que l'agir
de Dieu nous est révélé, et tel que nous le croyons, la révélation
s'opère selon un certain ordre (ταξις) qui partant du Père, passe par
le Fils dans l'Esprit "de qui jaillit sur la création toute la
distribution des biens".
Saint Basile utilise ce chemin pour nous introduire dans ce
que les Personnes divines ont chacune en propre par rapport aux
autres. Or, on peut se demander comment la manifestation ad extra
de Dieu dans le don de tous les biens peut conduire à la
connaissance de ce qui constitue, dans la vie intime de Dieu, le
propre de chaque personne. Arius a senti la question, et il l'a
tranchée en séparant totalement la transcendance de Dieu et sa
manifestation extérieure. D'un côté, l'abîme, le Dieu unique et
absolu, de l'autre côté, les créatures: la première créature étant le
Verbe, la seconde l'Esprit. L'oeuvre d'un tel Verbe, d'un tel Esprit,
ne pourra aucunement révéler Dieu lui-même. Un Verbe créé ne
peut manifester que du créé, et l'abîme entre Dieu et le monde" se
montre infranchissable. L'ordre dans la manifestation divine est
nettement attesté par l'Ecriture. Arius, ne pouvait le comprendre
que comme une subordination de l'être du Verbe à l'être du Père.
Le Verbe, et encore moins l'Esprit sans lui, ne pouvaient révéler
pleinement Dieu: dès lors, les oeuvres de Dieu devaient apparaître
comme purement arbitraires, sans rapport avec l'être même de
Dieu.
Dans la perspective d'Arius, remonter par l'Esprit au Fils
vers le Père ne pouvait rien dire sur les propriétés de la Personne
du Père. Or, ceci n'est pas la foi de l'Eglise. Le Verbe et l'Esprit
étant consubstantiels au Père, leur manifestation dans le don des
biens révèle aussi leur personne et ce qui la caractérise. Autrement
dit Dieu, selon son être. Et puisque son agir est Trinitaire, il est
Trinité. 36 Et la manière dont agit chacune des trois Personnes
divines correspond à son caractère propre.
35 Lettre 38, 4, ed. Y . COURTONNE, I, p. 84.
36 CH. SCHÔNBORN, Op. cit., p. 37.
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