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COMPTES RENDUS - AFEC

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Comptes rendus<br />

siècle, il y a encore peu de livres dans la première moitié des Ming, pénurie<br />

attestée par de nombreux témoignages. L'explosion du nombre<br />

d'ouvrages (surtout au Jiangnan et à Nankin, concurrencés plus modestement<br />

par Pékin et le Fujian), qui ne fera d'ailleurs qu'atténuer cette pénurie,<br />

ne date que du milieu du XVI e siècle. C'est à partir de cette date que<br />

les imprimés dépassent en nombre les manuscrits : les acheteurs veulent<br />

des livres, et les lettrés se lancent dans la course à la publication. La question<br />

est de comprendre pourquoi, en Chine, il s'est écoulé huit siècles<br />

avant que les imprimés ne s'imposent vraiment. McDermott avance la<br />

baisse sensible du coût de fabrication au XVI e siècle - notamment grâce au<br />

style de caractères dit jiangti Util °u Songti T^H plus rapide à graver -,<br />

la nouvelle demande (manuels pour les examens, romans), le développement<br />

de l'édition commerciale au détriment des publications officielles, la<br />

constitution d'un public nouveau, celui des shengyuan, le nouvel essor de<br />

la bibliophilie (les lettrés tout à la fois écrivent, collectionnent et vendent<br />

les livres), l'apparition d'un certain goût pour l'encyclopédisme. L'article<br />

évoque enfin, mais un peu trop allusivement, les raisons de la persistance<br />

de la culture du manuscrit. Et McDermott conclut sur une note plus méfiante<br />

: à la fin des Ming et au début des Qing, on ne lisait sûrement pas<br />

autant que ce qu'on peut penser aujourd'hui, car la circulation des ouvrages<br />

était encore limitée. On les gardait encore jalousement par devers soi<br />

comme un « capital social ».<br />

Lucille Chia (les éditeurs de Nankin à la fin des Ming) et C. Brokaw<br />

(ceux de Sibao H:H, au Fujian, au XIX e siècle) replacent l'histoire du<br />

livre dans un contexte régional et local, une approche qui s'est beaucoup<br />

développée récemment 3 . Ces deux centres différaient à de nombreux<br />

égards. Nankin, qui connaît une renaissance comme capitale intellectuelle<br />

à la fin du XVI e siècle - et où, faut-il le rappeler, séjournent nombre de<br />

lettrés du Jiangnan, en raison notamment de la présence des organes du<br />

gouvernement bis et du Collège impérial -, redevient, à une plus grande<br />

échelle, ce qu'elle avait été au début des Ming : une véritable capitale<br />

nationale de l'édition. L'étude de Chia, présentée comme encore liminaire,<br />

rend d'une certaine manière meilleure justice à la ville, quelque peu ou-<br />

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