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Comptes rendus<br />
d'impression étant déjà très anciennes et parfaitement maîtrisées, l'objet<br />
livre n'a rien de révolutionnaire. La nouveauté est ailleurs : le livre circule<br />
partout et à bon marché, à travers des réseaux de diffusion en pleine expansion<br />
(les indices expurgatorii du XVIII e siècle renseignent d'ailleurs<br />
tout autant sur la diffusion et la localisation des livres que sur l'objet et<br />
l'étendue de la censure). Et de souligner par plusieurs exemples que les<br />
inquiétudes de Qianlong concernaient davantage la diffusion d'ouvrages<br />
imprimés par des particuliers que par des maisons d'édition et que les<br />
raisons de la mise à l'index étaient « symboliques » (utilisation de noms<br />
d'ères interdits, hostilité de l'auteur aux Mandchous, etc.). Certains imprimeurs<br />
modifiaient eux-mêmes les termes impropres et publiaient ces<br />
ouvrages. Enfin, la Chine n'a jamais disposé d'une autorité indépendante,<br />
à l'intérieur même de la sphère professionnelle des éditeurs, pour accorder<br />
ou refuser l'imprimatur : l'empereur devait attendre que des fonctionnaires<br />
zélés lui signalent les ouvrages séditieux, mécanisme devenu inefficace<br />
avec la commercialisation grandissante du livre.<br />
At the Margin of Public Authority (1997) fait la synthèse de la politique<br />
de l'État à l'égard du bouddhisme, une politique fortement marquée<br />
par les dispositions d'encadrement prises par Hongwu à partir de 1380 :<br />
registres cléricaux universels, division en trois écoles, contrôle des biens et<br />
des ressources, concentration des monastères (interdiction de facto de<br />
créer un monastère sans passer par l'Etat), édit de cantonnement des bonzes<br />
de 1394 - les mêmes principes généraux ont été appliqués par l'État<br />
Ming à l'église taoïste, même si celle-ci était moins organisée et moins<br />
importante. Par la suite et jusqu'à la fin du XVI e siècle, les restrictions<br />
concernent surtout le nombre de moines et la propriété foncière, pour des<br />
raisons fiscales. C'est d'ailleurs pour ces mêmes raisons qu'à partir de<br />
1451, et même avant, l'État autorise la vente de certificats d'ordination<br />
(Brook souligne au passage que ces titres sont achetés en majorité par des<br />
laïcs pour échapper à l'impôt, ce qui n'a pas altéré la qualité du clergé). La<br />
volonté de Hongwu d'encadrer le clergé bouddhique est donc pratiquement<br />
resté lettre morte (« the state régulation of Buddhism had become a<br />
fiction ») mais Vidée d'un contrôle de l'église bouddhique reste prégnante<br />
parmi les fonctionnaires. Ainsi, quand, pour des raisons de foi personnelle<br />
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