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Comptes rendus<br />
Pékin en 1575 (dans le contexte des grands projets hydrauliques de Zhang Juzheng),<br />
lorsqu'il était censeur attaché au ministère des travaux publics. Son<br />
projet, bien que soutenu par Zhang, fut mis de côté après que le ministre des<br />
travaux publics eut fait valoir que l'agriculture en champs inondés causait de la<br />
fatigue au peuple. Une dizaine d'années plus tard (il avait entre temps été rétrogradé<br />
en province), Xu Zhenming rédigea le Lushui ketan Sf7JC^fi|, sous la<br />
forme rhétorique habituelle d'un dialogue fictif lui permettant d'exposer les<br />
avantages de son projet, soutenu par de nombreux interlocuteurs. Wanli le rappela<br />
alors à Pékin et l'envoya mener les études de faisabilité. Il s'entretint<br />
même du projet avec le grand secrétaire Shen Shixing, mais finalement<br />
l'enterra définitivement : un censeur originaire du Beizhili s'était fait le relais<br />
des notables locaux, parmi lesquels des eunuques, et s'y était opposé. Voir Tan<br />
Qian, Guoque, Zhonghua shuju, 1988, p. 4501-4502, 4512-4513, 4524, 4529,<br />
4530,4531.<br />
Xu Guangqi (ou Chen Zilong) a annexé le Lushui ketan à la fin du/ 12<br />
du Nongzheng quanshu en y insérant ses commentaires. Il termine en remarquant<br />
: «Le nord se prête peu à l'agriculture inondée mais beaucoup à<br />
l'agriculture sèche. Monsieur [i.e. Xu Zhenming] ne parle que de l'agriculture<br />
inondée, mais pas de l'agriculture sèche. Il ignorait que les gens du Nord n'ont<br />
[même] pas encore compris comment cultiver un champ en terrain sec. » Le<br />
Lushui ketan figure aussi dans le Ming jingshi wenbian (398/6a-29b), avec les<br />
commentaires des compilateurs (le même Chen Zilong).<br />
Entre 1600 et 1602, le grand coordinateur Wang Yingjiao reprit les idées<br />
de Xu Zhenming, sans plus de succès.<br />
4 Selon Li Guiliang, Hongwu puis Yongle distribuèrent les ouvrages officiels<br />
aux écoles des provinces du Nord pour que celles-ci rattrapent le retard culturel<br />
qu'elles avaient pris à la suite de trois siècles de guerres et d'occupation étrangère.<br />
Plus généralement, ces envois d'ouvrages visaient à doter les écoles des<br />
textes corrects et servaient aux réimpressions. Cf. Zhongguo gudai tushu liutong<br />
shi c^Scïf^HffîîfîjBSii, Shanghai : Shanghai renmin chubanshe, 2000,<br />
p. 404.<br />
5 Tout aussi biaisée est la vision du bouddhisme contenue dans le shilu, qui ne<br />
fait généralement que reprendre les platitudes confucéennes anti-bouddhiques.<br />
6 Rappelons pour mémoire les équilibres entre Grand Secrétariat et ministères,<br />
entre fonctionnaires et eunuques, entre les trois commissions provinciales, entre<br />
le magistrat et ses commis, et le contrôle permanent exercé par les censeurs.<br />
7 Le terme yue fâ, qu'on retrouve dans xiangyue (les « conventions villageoises<br />
», élaborées dès la fin du XI e siècle, puis sous les Ming par Wang Yangming,<br />
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