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COMPTES RENDUS - AFEC

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Comptes rendus<br />

et la démoralisation réduisent plus d'une fois les meilleures armées à la<br />

retraite ou à la reddition.<br />

Si destructeur et avantageux que soit l'emploi du feu, incendier un<br />

objectif suppose d'y porter en quantité suffisante et assez longtemps un<br />

combustible adéquat. D'autre part, mal maîtrisée, l'arme peut se retourner<br />

contre son utilisateur. Aussi les stratèges, à commencer par Sunzi, soumettent-t-ils<br />

la guerre incendiaire à un certain nombre d'impératifs et de<br />

conditions d'ordre météorologique, géographique, technique et au choix<br />

du bon moment. Il importe en effet qu'il fasse suffisamment sec, et que<br />

souffle un vent modéré mais constant. Une tempête éteindra le feu, une<br />

brise instable pourra rabattre les flammes sur l'incendiaire. Il sera bon<br />

d'attirer l'ennemi sur un terrain resserré, à la végétation dense, d'où il ne<br />

pourra pas fuir le brasier, de veiller à manœuvrer en restant au vent de<br />

l'adversaire pour le décourager de lancer une attaque par le feu, de le<br />

pousser vers ces lieux dangereux, de fuir les hauteurs vers lesquelles monteront<br />

les flammes. Le bon général saura frapper à l'instant propice, généralement<br />

la nuit, quand la confusion règne chez l'ennemi. Il devra encore,<br />

Sunzi le souligne déjà, s'assurer la disponibilité des moyens incendiaires<br />

et de leurs vecteurs : roseaux secs, graisse ou huile, torches, flèches.<br />

Certains traités ne sont pas sans souligner le côté aveugle et aléatoire<br />

d'une arme qui peut facilement se retourner contre celui qui l'emploie à la<br />

moindre saute de vent. D'autres, comme le Simafa WJ^?!È (L'Art des<br />

Maréchaux, p. 44), lui objectent l'immoralité des destructions que doivent<br />

supporter les populations innocentes, condamnant davantage - contrairement<br />

à l'idée que se fait R. D. Sawyer - les ravages de la soldatesque que<br />

l'attaque par le feu en elle-même. La plupart des auteurs en font cependant<br />

un mal nécessaire.<br />

Les méthodes, armes et techniques sont traitées très logiquement,<br />

l'auteur envisageant tous les moyens incendiaires déployés au cours de<br />

l'histoire, depuis les cavaliers d'élite chargés d'assauts inattendus dans le<br />

camp ennemi, jetant des torches ardentes sur leur passage, jusqu'aux<br />

« animaux à feu » (bétail, ou même éléphants, poussés à charger l'ennemi<br />

par des brandons attachés à leur queue, ou oiseaux porteurs de petites<br />

charges incendiaires fixées à leur cou ou à leurs pattes), à toutes les formes<br />

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